C'est le premier pays d'Amérique Latine que j'ai visité.

Il reste après le Mexique et le Guatemala, que j'ai découverts ensuite, celui qui garde ma préférence, en premier lieu par la diversité des paysages et en second la gentillesse des péruviens.

Pérou - Cordillère Blanche
La Cordillère Blanche

Ce pays, vaste comme deux fois la superficie de la France, offre des paysages totalement différents selon que vous longez le Pacifique par endroits complètement désertique ; d'autres sont chargés d'histoire comme dans la région de Trujillio au nord ; que vous circuliez entre la cordillère blanche - avec ses sommets majestueux enneigés comme le “Huandoy” culminant à 6300 m, - et la cordillère noire en face, d'où sont extraits des minéraux comme : cuivre, zinc, argent… ; et de l'or bien sûr, dans la région de Caraz, Huaraz, vallée synonyme de douceur de vivre avec un climat à 22° pratiquement toute l'année qui apporte à profusion oranges, citrons, pêches, avocats, mangues, asperges, aubergines… d'une saveur sans pareille ; ou plus au sud la vallée sacrée des Incas avec le mystérieux Machu Pichu, le lac Titicaca et l'ancienne capitale Cuzco.

Les péruviens sont très accueillants particulièrement avec les français. Ils sont gais, ouverts, toujours en activité.

Leurs costumes très colorés et leur joie de vivre font souvent oublier la misère ou le dénuement dans lequel ils vivent.
Ils mènent une vie simple en accord avec la nature et dans un rythme naturel.

Pérou - Chivay
Tissage à Chivay, village à l'entrée du canon de la Colca

Leur authenticité et la pérennité des traditions vivantes encore aujourd'hui, sans pour autant faire l'impasse du monde moderne, permettent d'envisager d'autres modes de vie plus proches des rythmes de la terre et de nos rythmes biologiques.
Une population moins dense rend pour moi la vie plus agréable, à échelle “humaine” gérable.


Rien dans ce voyage n'est venu me choquer. Rien ne m'a déplu, même si la capitale Lima est très grise dans la saison sèche et que les bidonvilles aux abords de la grande cité montrent que tout ne va pas bien.

La confrontation à une vie souvent très rude, dans la poussière est déconcertante pour nous, occidentaux.
Le confort est plus que rudimentaire dans de nombreuses régions, mais les gens sont cohérents. Ils ont les enfants qu'ils peuvent nourrir, ils travaillent dur, tout en sachant profiter d'un moment au soleil avant la tombée de la nuit en discutant avec les voisins ou amis.

Malgré ce côté rudimentaire, c'est un pays où je m'installerai volontiers.
J'y ai trouvé un accord avec la terre qui me manque en France et en dans nos sociétés dites civilisées.

Au regard de nos sociétés de consommation, de confort et de progrès, il est certain que le système de santé au Pérou n'a rien à avoir avec ce que nous connaissons, il est très insuffisant quand il n'est pas inexistant selon les contrées.
La police est corrompue comme dans de nombreux pays d'Amérique latine, mais nettement moins qu'au Mexique !!!,
Dans les grandes villes les picpockets sont à l'œuvre, mais cela nous l'avons aussi chez nous.

Je ne nierai pas ces inconvénients.

Il y a aussi des risques importants de tremblements de terre.

Les sommets enneigés voient depuis 10 ans une diminution inquiétante des neiges éternelles. Il y a 10 ans elles descendaient à 4.500 m, maintenant on ne les trouve qu'à partir de 5.500 m. Cela pose beaucoup d'interrogations et d'inquiétude concernant les réserves d'eau et donc aussi l'avenir des cultures et de la vie tout simplement.

Le dernier point “délicat”, pour une française : la nourriture.
Il est inutile de parler “gastronomie”, ce secteur n'est pas transcendant, elle est peu variée. Du riz à tous les repas et ce riz n'est pas extra. Il ne vaut franchement pas les rizs asiatiques. Mais les “céviches” aux poissons et fruits de mer en marinade, les poissons grillés “a la plancha”, le long du pacifique, les avocats - qui sont de très loin - les meilleurs que je n'ai jamais mangés, et les plats à base de “quinoa” - une céréale qui pousse sur les hauts plateaux - feront bien l'affaire.
J'ai peu apprécié les viandes de cochons d'inde et d'alpagas ou de lamas.

Le pays lui-même offre une multitude de centres d'intérêts.
Je n'en ai visité qu'une petite part en trois semaines bien remplies.

Bien sûr il y a le passage obligé dans la région de l'URUBAMBA vallée sacrée des incas, avec le mystérieux Machu Pichu émergeant de la brume au petit matin, après le voyage en train depuis Cuzco, l'ancienne capitale de l'empire incas.

Pérou - Machu Pichu
Le Machu Pichu

Le Lac Titicaca avec ses iles d'Uros, Taquile, Amantani, où nous avons l'impression de vivre à une toute autre époque.

Aréquipa, une ville très animée, où la visite du couvent Santa Catalina mérite à lui seul une journée de visite. L'artisanat est très varié et dans cette ville il est à des prix très accessibles.

Pérou - Santa Catalina
La zone “rouge” du Couvent de Santa Catalina

La région centrale avec les mystérieuses pistes de Nazca, dont le sens n'a pas encore été élucidé à ce jour, malgré les décénies passées à les arpenter par Maria Reiche ; la mer d'oliviers surprenante à Ica ; la petite station balnéaire de Puerto Inca qui fait penser à la Bretagne ; les “Galapagos péruviennes” ou les Iles Ballestas qui permettent d'approcher une multitude d'espèces d'oiseaux et des otaries très joueuses ; la presqu'île de Paracas dont la cathédrale crayeuse évoque les falaises d'Étretat ; Lima capitale actuelle qui offre une architecture très variée, un patrimoine colonial important et bien entretenu ; la Cordillère Blanche, véritable paradis des montagnards au sommets enneigés majestueux, au lacs bleu turquoise à 4.500 m d'altitude ; Trujillio, très colorée proche de la célèbre cité de l'empire Chimu : Chan Chan ; Cajamarca, la ville où c'est cellé la chute de l'empire Incas ; le grandiose Canyon de la Colca entre Chivay et Cabanaconde..

Pérou - Canon Colca
Canyon de la Colca

Un pays riche en contrastes, haut en couleurs, et d'une beauté qui souvent coupe le souffle.
Tout y est grand,vaste, surprenant.

Un pays qu'on a jamais fini de découvrir.
En tout cas c'est ce que je ressents.

Il n'est pas envahit par les touristes sauf la région du Machu Pichu.
Cela est en partie dû au fait que la vie est concentrée sur les hauts plateaux à partir de 2.000 m jusqu'à des 4.500 m, beaucoup de personnes ont du mal à supporter ces altitudes, cequi limite naturellement le tourisme de masse.
Chaque région a conservé son identité. Cela est visible dans les rues et sur les chemins.
Hommes et femmes portent aujourd'hui encore leurs costumes traditionnels, très colorés, décorés de broderies. Il n'y a que dans les grandes villes comme à Lima, où cela est voie de disparition.

Une grande partie de l'artisanat qui vous est proposé à travers le pays est le fruit de techniques ancestrales sortant des mains des femmes ou des hommes qui tissent, tricotent une partie de leur temps de libre.

De nombreuses fêtes traditionnelles, en parallèle avec les fêtes religieuses, sont aujourd'hui encore célébrées.
L'Inti Raymi était la grande fête du Soleil de l'empire Incas, le 24 juin - pour le solstice d'hiver (nous sommes dans l'hémisphère sud et les saisons sont inversées). Pendant toute la période de colonisation elle a été interdite. Elle a été réintroduite en 1944, tout comme la fête de l'“Ajha Raymi”, fête de la chicha.
L'Inti Raymi ne rime pas à grand chose, les péruviens en profitent pour se rassembler en famille sur l'immense site qui surplombe Cuzco : “Saqsaywaman”. Sur l'esplanade de Chuikipampa où vont se dérouler une succession de danses et de chants.

Cette période du solstice est très importante pour eux et donne lieu à de nombreuses célébrations à travers le pays dans les jours qui entourent cette date.

Les Péruviens ont gardé un attachement profond et sincère à la Terre Mère Patcha Mama - qui vient du fond des âges et rejoint celui des amérindiens d'Amérique du nord. Il rendent hommage à cette terre qui les nourrit et qui leur est confiée. Ils ont conscience d'en être les gardiens, les dépositaires d'un bien inestimable qu'ils ont la responsabilité de transmettre en bon état à leurs enfants.

Voilà tout ce qui fait mon attirance pour ce pays.

Au fil des semaines je vous proposerai des visites plus détaillées des villes ou sites qui m'ont marquée avec bien sûr des photos.