Comment qualifier une société, un pays, une économie qui sous prétexte de “croissance” des grands holding financiers, prive un nombre de plus en plus important de ses “habitants” d'un logement minimal décent ?

SDF - Canal Saint-Martin

Ces dernières années j'ai visité plusieurs pays d'Amérique latine. On ne peut vraiment pas dire que les péruviens, les mexicains ou les guatémaltèques vivent dans la prospérité et roulent sur l'or.

Dans tous ces pays j'ai pu constater le travail des enfants, qui sans être traumatisant ou avilissant, représente un revenu important pour les familles.

Je n'ai pratiquement pas vu de mendicité dans ces pays, mais des gens de tous âges qui cherchent par tous les moyens à gagner leur pain quotidien et qui y arrivent. Ils ont un toit, parfois très rudimentaire, mais un toit. Ils ne sont pas dans la rue.

Alors quand je vois de plus en plus de gens qui vivent dans les rues de nos villes, parce qu'ils n'ont plus de travail, ou bien qu'ils n'ont pas un salaire ou des conditions financières répondant aux exigences des propriétaires, qui ont de plus en plus peur de ne pas recevoir le payement des loyers, je suis atterrée et inquiète.

SDF - Canal Saint-Martin

Cette année, année de campagne présidentielle, nos politiques de tout poil s'emparent de la mort de trois SDF pour faire un grand “show”. En avant les bonnes résolutions, les paroles plus que politiquement correctes. Nous nageons en pleine démagogie !

Tous les ans, depuis plusieurs années, les journaux télévisés relayent l'information de la mort de plusieurs personnes mortes de froid dans la rue, l'hiver.
Ceux qui sont morts cette année vont faire avancer les choses car dans une campagne présidentielle agir pour les plus démunis ça fait chaud aux cœur de ceux qui ne voient pas plus loin.
Tant mieux pour tous ceux qui bénéficieront des “ces largesses pré-électorales”, mais cela donne envie de vomir.
Ceux qui sont morts dans les mêmes conditions les années passées n'ont malheureusement pas fait avancer les choses pour leurs semblables, faute d'enjeux électoraux.

La misère n'est intéressante que lorsqu'elle peut servir de tremplin vers le pouvoir.

Mais une fois au pouvoir, les miséreux sont vite oubliés.

Certains se souviendront peut-être qu'en 95, le candidat Jacques Chirac disait vouloir lutter contre la fracture sociale. Il s'interrogeait sur la possibilité de réquisitionner des logements. Cette éventualité, il l'a vite oubliée après son élection, ce qui lui permet, dans ses vÅ“ux pour 2007, de parler avec conviction et force du droit au logement !!!
Dans la même veine pré-électorale, les candidats les plus médiatisés vont se faire photographier se penchant sur le “drame” des sans-abri !!

On ose nous annoncer que seulement 7% des dons pour le tsunami ont été à ce jour distribués aux personnes pour qui les français se sont mobilisés, alors qu'un véritable drame humain se déroule sous nos yeux, dans nos rues. Il ne vient même pas à l'idée des politiques et des responsables sociaux, d'utiliser cette manne pour faire en sorte que des gens ne meurent pas sans secours sous nos fenêtres !

Oui cela me révolte.
Tant de bêtise, d'aveuglement sont impardonnables et inadmissibles.

C'est bien joli de délocaliser pour produire à moindre coût.
Mais y'a-t-il seulement un de ces dirigeants qui soit capable, dans sa petite tête de rond de cuir, d'être conscient que bientôt il n'y aura que 10% de la population qui pourra s'offrir les produits venant de loin à bas prix ?
Sans travail, pas de salaire, pas de logement, pas de consommation. CQFD !!
Mais c'est un paramètre qui ne rentre jamais dans leurs calculs.
Eux, ne connaissent pas les fins de mois difficiles.

C'est un calcul élémentaire, mais qui ne rentre pas dans les réflexions de tous nos chefs d'entreprise, dont la plupart ne connaissent pas le prix du pain.
Beaucoup ont même le culot de nier l'inflation liée à la mise en place de l'euro.
Nous vivons tous en France, en Allemagne, ou en Belgique, mais il y a deux catégories : ceux qui n'ont rien senti, et ceux qui sont touchés de plein fouet.
Il n'y a aucune communication, ni compréhension entre ces deux catégories.

Et squrtout il y a la masse de mensonges éhontés qui nous est servi à chaque journal télévisé.
Qui cherche-t-on à convaincre que tout va bien, que nos dirigeants, ou ceux qui postulent, sont responsables, respectueux de leurs congénères, et que notre société est en pleine embélie !!!

Notre société marche sur la tête.
Ses enfants qui ont été nourris, mais pas élevés, pas éduqués, abreuvés de séries policières et gavés de jeux vidéo, ne font plus la distinction entre le virtuel et le réel. Ils tuent sans états d'âme, pour rien, pour un mot de travers.

Ses adultes sont démunis, déboussolés, en perte de repère, n'ont plus de place dans la société, mais ils continuent à faire des enfants !!

SDF - Canal Saint-Martin

Les “Enfants de Don Quichotte” n'ont pas fini de travailler, comme les “Restos du CÅ“ur” de Coluche…
Est-ce normal de priver les gens de travail, donc de revenus et ensuite de les assister ?

Les illustrations ont été glanées sur le web depuis Google