Regards

Aller au contenu Aller au menu Aller à la recherche

Vérités agro-alimentaires

Publié le vendredi 27 juillet 2007 (par Dominique)

Décidément aujourd'hui, je rattrape mon retard en “bonnes nouvelles”.

J'ai toujours préféré la vérité au mensonge, il m'est plus facile de faire face à ce qui est nommé clairement.

Lucidité ne veut pas dire catastrophisme, ni pessimisme, c'est pour moi le seul moyen de gérer ce qui se présente dans mon quotidien, découlant des décisions des autres.

J'ai trouvé très juste le ton et les propos de ce courriel reçu il y a quelques semaines de Kokopelli.

Je le reproduis dans sa totalité.

Si le site n'était pas d'accord, je le retirerai… à grand regret.

**************

“Nicolas et Pimprenelle de l'Environnement”

Suite aux dernières déclarations de la ministre de l'Agriculture, le Grenelle de l'Environnement nous apparaît de plus en plus comme une gigantesque mascarade (qui porte les masques ?) ou un pathétique théâtre de marionnettes (qui tire les ficelles ?) qui n'est pas sans nous rappeler un somnifère télévisé qui fut lancé quelques années avant Mai 68 (et les accords de Grenelle) et qui faisait la joie des petits et grands enfants: Nicolas, Pimprenelle et Gros Nounours.

Gros Nounours descend raconter de belles histoires aux enfants et remonte ensuite sur son nuage conduit par le marchand de sable qui lance une poignée de sable doré dans les yeux des enfants pour les endormir et s'éloigne en jouant au pipeau la musique de “Que ne suis-je la fougère” : “Que ne puis-je par un songe, Tenir son cœur enchanté ! Que ne puis-je du mensonge, Passer à la vérité !” Qui sont le gros Nounours et le marchand de sable au pipeau ? Dormez, dormez, la petite France d'en-bas. Un peu de grenelle au sable doré et vous serez bientôt narcosé et dupé.

Si l'on en croit le dernier communiqué de Mme Lagarde, ministre de l'Agriculture, nous sommes loin de passer du mensonge à la vérité ! Alors que l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) vient de déclarer, en début mai 2007, que l'Agriculture Biologique peut nourrir toute la planète sans impact négatif sur l'environnement, madame la Ministre nous ressert la grande farce de l'agriculture raisonnée comme étant l'agriculture écologique du futur.

Non, Madame Lagarde, l'agriculture raisonnée n'est pas une agriculture durable respectueuse de l'environnement. L'agriculture raisonnée n'est qu'une des variantes de l'agriculture “irraisonnée” et toxique qui sévit depuis 60 années, qui a été mise en place et soutenue par tous les gouvernements (quelle que soit leur coloration politique) et qui a fait de la France une poubelle agricole génératrice de cancers. La seule agriculture durable est une agriculture sans pesticides, sans intrants de synthèse et sans chimères génétiques et qui met en œuvre des pratiques culturales issues tout autant des traditions paysannes que des recherches de l'agro-écologie.

Non, Madame Lagarde, la croissance agricole et la durabilité ne sont pas conciliables. Les nappes phréatiques sont vides, les sols sont morts, les cours d'eau sont pollués, les pollinisateurs ont été éradiqués, l'atmosphère de la capitale est viciée par les pesticides et l'agriculture toxique est en partie responsable du réchauffement climatique puisqu'elle libère du CO2.

Nous comprenons fort bien votre souhait “de restaurer le prestige des agriculteurs” car il a, en effet, beaucoup souffert de par les terribles dégâts provoqués par l'agriculture toxique depuis un demi-siècle. Nous comprenons beaucoup moins votre souhait pour l'agriculture “d'achever de se réconcilier avec la société”. Pensez-vous sincèrement qu'elle ait déjà commencé à se réconcilier? Et qu'a-t-elle donc, d'ailleurs, à se faire pardonner ?

L'Agriculture Biologique ne représente qu'à peine 2% de la surface agricole tandis que l'agriculture toxique continue d'imposer ses chimères génétiques (refusées par le peuple Français) dont un maïs de Monsanto strictement interdit par les experts de sept pays Européens en raison du danger qu'il représente pour la santé humaine.

Non, Madame Lagarde, vous ne pouvez pas parler de sécurité alimentaire alors que le scandale des pesticides est en train d'éclater au grand jour. L'agriculture toxique produit des aliments-poisons générateurs d'allergies, de cancers et autres maladies de dégénérescence.

Nous dénonçons, tout d'abord, le scandale des nécro-carburants qui vont générer une insécurité alimentaire sur toute la planète tout en intensifiant les pollutions environnementales dues à l'agriculture productiviste.

Nous dénonçons la campagne d'intoxication de l'association Farre qui, en partenariat avec le GNIS, et autres entreprises du secteur, vient d'adopter le slogan mensonger “Avec l'agriculture raisonnée, semons la biodiversité”. L'association Farre, avec moins de mille adhérents dont une partie seulement sont des agriculteurs, doit représenter à peine 0,1% des agriculteurs Français! Elle a été créée en 1993 par l'UIPP, l'Union des Industriels de la Protection des Plantes (en fait, les Promoteurs de Pesticides). L'agriculture raisonnée dissémine des pesticides et non de la biodiversité.

Soit dit en passant, c'est Kokopelli qui sème de la biodiversité en France et c'est pour cela que nous sommes conviés devant les tribunaux de la République !

L'association Farre n'est qu'une farce et façade de l'UIPP dont le directeur, Jean-Charles Bocquet, vient de déclarer dans un éditorial récent qu'il ne pouvait pas imaginer un monde sans pesticides. On se l'imagine bien puisque l'UIPP regroupe tous les grands noms de l'agro-chimie : Monsanto, Syngenta, Bayer, BASF, Du Pont de Nemours, Dow Agrosciences, Cheminova, etc. Selon Mr. Bocquet, grâce aux pesticides, le XXème siècle a été un siècle sans famines. Vraiment ? 36.000 personnes qui meurent de faim tous les jours, cela finit par faire des centaines de millions de citoyens planétaires qui trépassent avant l'âge. Mr. Bocquet faisait-il sans doute référence à des famines “occidentales”.

Si nous faisons le bilan de l'agriculture Française, nous avons 1,5 % d'agriculture biologique, 0,1% d'agriculture “raisonnée” et 98% d'agriculture “irraisonnée”. Et l'agriculture irraisonnée semble bien stable, quant à ses pratiques, puisque les derniers chiffres de ventes de pesticides dont nous disposons (pour l'année 2005) témoignent d'une augmentation d'environ 5%.

Nous avons donc d'une part l'UIPP qui ne peut pas imaginer un monde sans pesticides et d'autre part la FAO qui affirme que l'agriculture biologique peut nourrir toute la planète sans détruire l'intégrité des écosystèmes.
Qui croire ? Les vendeurs de poisons ou les experts agricoles des Nations Unies ?

Il n'y a qu'une “rupture” écologique possible, c'est la promotion de l'Agriculture Biologique. Mais la vraie, pas celle que la Commission Européenne est en train de nous proposer sous la pression des lobbies avec des cahiers de charge qui seraient plutôt des cahiers de “décharge” : une pincée de pesticides par-ci, un peu de contamination génétique par-là, et une poignée d'intrants issus de cultures transgéniques…

Quant au Grenelle de l'Environnement, s'il est à la hauteur des ambitions actuelles du ministère de l'Agriculture, en matière de protection de l'environnement et des citoyens, mieux vaut sans doute rester chez soi et cultiver son jardin. Il ne serait, d'ailleurs, pas étonnant de voir les multinationales de l'agro-chimie s'inviter à la table. Ne prétendent-elles pas travailler avec “les sciences de la vie” ? On peut déjà s'imaginer de beaux slogans durables “Pour lutter contre le réchauffement climatique, semez des chimères génétiques”.

Et si nous proposions un contre-forum ? Nous pourrions l'appeler “Négrelle de l'Environnement” et nous pourrions y inviter tous les opprimés de la mondialisation : les esclaves des plantations de canne à sucre au Brésil qui font de l'éthanol pour les automobiles de France, les esclaves immigrés dans les serres de légumes du sud de l'Espagne, les paysans Colombiens pourchassés par les milices qui implantent des palmiers à huile pour le diesel végétal des voitures des nantis, les paysans Mexicains pour lesquels le prix de la tortilla a augmenté de 160 % suite au boom de l'éthanol aux USA, les paysans Indonésiens torturés auxquels on vole les terres et les forêts pour implanter des monocultures, les paysans Argentins chassés de leurs terres par la folie du soja pour engraisser les vaches des occidentaux, les paysans Africains ruinés par le dumping des cultures subventionnées par l'Europe, les paysans Paraguayens brûlés par le paraquat de Syngenta épandu par avion avant le semis direct de soja transgénique, les paysans Français atteints de la maladie de Parkinson suite à l'exposition aux pesticides, les paysans Indiens qui se suicident par dizaines de milliers ruinés par le coton transgénique de Monsanto, les paysans d'Amérique centrale qui meurent, dans les bananeraies, du Nemagon de Dow Agrosciences et les petits garçons Argentins de 10 ans qui courent avec des drapeaux rouges sous les avions qui épandent le RoundUp de Monsanto sur les champs de soja transgénique pour que le précieux glyphosate ne manque pas sa cible…

Tout cela, non pas pour se complaire dans la douleur. Mais pour répéter et prouver que l'agriculture moderne occidentale tue et pour affirmer que demain, tout est possible.

Même un monde sans pesticides.

Dominique Guillet. Le 7 juin 2007.

Association Kokopelli
“Pour la Libération de la Semence et de l'Humus”
P.I.S.T Oasis, 131 Impasse des palmiers
30319 Alès Cedex
Tél : 04 66 30 64 91 / 04 66 30 00 55
Fax : 04 66 30 61 21

Biocarburants, une intox planétaire :-(

Publié le vendredi 27 juillet 2007 (par Dominique)

Depuis des mois on nous rabat les oreilles à grand renfort de pseudo-explications pour nous faire croire que les biocarburants seraient une solution miracle !!!

C'est vraiment prendre les gens pour des demeurés.
Il n'y a pas besoin d'avoir fait Polytechnique, pour voir que c'est une idiotie.
Pour fabriquer des biocarburants il faut du pétrole pour que les engins agricoles puissent récolter, semer et transporter, ensuite encore de l'électricité pour tons les processus de transformation de cette énergie verte en partie seulement !!
Il faut quand même être conscient que la culture du colza ou autres plantes servant à produire ces biocarburants, dégage d'importantes quantités d'oxyde d'azote dans l'atmosphère.

Des plantes à l'origine oui, mais un produit pas bio du tout à la sortie !

Donc cette chaîne de production ne réduira certainement pas l'effet de serre, mais contribuera si ce n'est à la maintenir, plus gravement à l'augmenter !

Pour de plus amples informations, je vous recommande de lire les articles édifiants sur le site de planète-infos: www.notre-planete.info/biocarburants

Vous avez aussi des informations très documentées, diffusées sur le site de Kokopelli :
www.kokopelli.asso.fr/La tragédie des nécro-carburants

Il faut quand même être conscients que les carburants végétaux n'ont pas été développés plus tôt parce que “le contexte économique, politique, énergétique n'était pas jusqu'ici favorable”.
Ceci simplement parce que les pétroliers et les groupes financiers qui mènent le monde par le bout du nez et le fond du porte-monnaie, ne l'avaient pas encore décidé !

C'est un sujet qui nous concerne tous, pour peu que nous nous posions la question de la qualité de vie de cette planète pour ceux qui viendront après nous.

Pour beaucoup d'humains d'aujourd'hui, c'est débile, ils se fichent complètement déjà de leurs voisins, famille, amis, alors de ceux qui viendront après !!
C'est le cadet de leurs soucis.

L'indifférence dans laquelle débarquent toutes ces nouvelles stupides, fausses, erronées venant des medias instrumentalisés par les gouvernements et les groupes financiers internationaux me consterne.

Tout cela pour toujours plus de fric tout de suite maintenant.

Si demain y'en a plus ce n'est pas grave, soit ils trouveront autre chose, soit ils seront partis !
Partis = morts ; soit suicidés, soit refroidis par les concurrents, anciens amis d'hier…

Des chercheurs américains ont comparé les émissions de gaz à effet de serre du diesel et du biodiesel, tout le long de leur cycle de vie, depuis leur production jusqu'à leur combustion dans les moteurs (production, transport, transformation, distribution). Les résultats, publiés dans le journal “Chemistry & Industry”, montrent que le biocarburant à base d'huile de colza cultivé dans des champs dédiés émet à peu près autant de gaz à effet de serre que le carburant diesel conventionnel (à base de pétrole, NDLR).

comme Kokopelli le dénonce :
Les carburants végétaux ne sont pas bio du tout ! Ils sont issus de plantes cultivées, donc ils on nécessité pour leur culture de toute l'artillerie lourde de l'agro-chimie et des pesticides. Ils sont obtenus grâce à des processus d'extraction industrielle très complexes.
Les termes “biodiesel”, “bioéthano” et “biocarburant” ont fleuri en un temps record dans le langage commun, faisant suite à un énorme matraquage publicitaire et médiatique. Ces carburants végétaux sont obtenus grâce à des processus d'extraction industrielle très complexes.

“bio” veut dire “vie”.
Comment ces carburants végétaux peuvent mériter le préfixe “bio” ?

Il s'agit donc bien d'une gigantesque arnaque verbale.
En clair, les medias, les groupes financiers, jouent sur les mots… une fois de plus.

Il serait beaucoup plus juste de nommer ces nouveaux produits sous une appellation correspondant très exactement à leur réalité comme : “nécrocarburants”, “nécroéthanol”, “nécrodiesel”

Pour ceux qui l'ignorent, ou l'auraient oublié “Nécro” = mort.

Les médias nous cachent le fait que ces carburants végétaux pas verts du tout, seraient même plutôt rouges, de la couleur du sang. Ils vont accroître l'immense tragédie de la sous-nutrition, de la mort de faim, de la misère sociale, du déplacement des populations, de la déforestation, de l'érosion des sols, de la désertification, de la pénurie en eau, etc.

Ou comment accélérer le processus de mise à mort d'une planète…

Depuis quelques années, nous assistons sans broncher à la condamnation à mort de l'humanité et du vivant de la terre que les grands groupes pétroliers, alliés aux grands groupes de l'agro-alimentaire, eux mêmes alliés aux grand groupes de l'agro-chimie et aux grands groupes semenciers, ont programmée en lançant cette farce grotesque. Ne sont dupes que ceux qui jouent à la politique de l'autruche, face à cette tentative de tranquilliser le citoyen en prétendant que les carburants végétaux ne représentent “aucune concurrence pour les filières alimentaires”.

Ce n'est pas le sujet, arrêtez de nous prendre pour des imbéciles !

Le bilan est éloquant :
Savez-vous que :
  • l'année 2006 fut déclarée par l'ONU “Année Internationale des Déserts et de la Désertification”.
  • les activités agricoles génèrent une érosion telle que, chaque seconde, ce sont 2.420 tonnes de sol qui partent dans les océans ou dans les vents.
  • chaque heure de la journée, 1.370 hectares de terres sont désertifiées à jamais.
  • 36.000 personnes meurent de faim tous les jours.
  • selon la FAO, la surface moyenne de terre arable par habitant était de 0,32 hectare en 1961/1963 (pour une population mondiale de 3,2 milliards), de 0,21 hectare en 1997/1999 (pour une population mondiale de 6 milliards) et sera de 0,16 hectare en 2030 (pour une population mondiale estimée à 8,3 milliards).
  • selon certains experts indépendants, les projections ci-dessus sont hautement optimistes car la surface moyenne de terre arable par habitant dans les pays pauvres sera seulement de 0,09 hectare en 2014.
  • ces mêmes experts n'ont pas pris en considération, pour leurs calculs, le boom des agro-carburants et les bouleversements climatiques.
  • selon la FAO, l'Inde perd chaque années 2,5 millions d'hectares de terres et qu'à ce rythme là, il ne restera plus un gramme de terre arable dans ce pays en 2050.
  • au cours des 20 dernières années, environ 300 millions d'hectares (six fois la surface de la France) de forêt tropicales, ont été détruits pour implanter des domaines fermiers et des pâturages ou des plantations à grande échelle d'huile de palme, de caoutchouc, de soja, de canne à sucre et autres récoltes.
  • dans l'Iowa, le cœur de l'empire transgénique du maïs et du soja, les églises dans les zones rurales surplombent les champs d'1m50 parce que l'Iowa a perdu 1m50 de sol fertile en un peu plus d'un siècle.


Cette soit disant révolution verte à laquelle on veut nous faire croire n'a que le vert du Dollars.
Elle n'est jamais pour le bien ni de la terre, ni des humains…

Mais - cherchez l'erreur - elle est mise en place par des humains !

La seule question :
À qui profite l'arnaque agricole du siècle, voire du millénaire ?
Une seule réponse :
Les multinationales transgéniques.
Et cela permet la multiplication des zones test de cultures de plantes transgénique.
De quoi nous inquièterions-nous, ce n'est pas pour nous, mais pour nos voitures !
Que ces cultures polluent et modifient génétiquement les plantes destinées à l'alimentation… ne présente absolument aucun danger, les apprentis-sorciers vous le démontreront à grand renfort de tableaux comparatifs.

Comme nous le rappelle, toujours le site de Kokopelli :
Pierre Rabhi, dans le manifeste qu'il vient de rédiger pour fédérer un comité de soutien autour de Kokopelli, évoque un “tsunami alimentaire. Avec 36 000 personnes mourant de faim (donc de manque de nourriture !) tous les jours, la planète Terre est dans un état de famine. Si l'on peut se permettre une comparaison, 36.000 personnes représentent 12 fois le nombre de personnes décédées dans les 2 tours en septembre 2001 !”

Je termine cette dernière semaine de juillet sur une note sérieuse, grave, oui…

Avez-vous remarqué qu'il n'y a pas de vacances pour la bêtise, la méchanceté et les crimes contre l'humanité qui tuent bien plus chaque année que les chauffards sur les routes des vacances.

Informez-vous… votre vie demain en dépend.

Les éléments majeurs de ce billet sont empruntés à Dominique Guillet qui a écrit un exposé très clair, très complet sur ces points en mars 2007, sur le site de Kokopelli, sité plus haut que je vous invite à lire dans sont intégralité.