En mai dernier, je partais à nouveau pour le Pérou, premier pays d'Amérique Latine que j'ai visité en 2005.

Mon projet n'était plus la découverte touristique d'un pays, mais de pénétrer plus profondément la connaissance du pays et des gens. À cela s'ajoutait le désir de travailler avec un ou des chamanes sérieux pour approfondir, entre autre mes connaissances et mon approche des soins par les plantes.

Quand j'avais lu en 2004 le livre de Corine Sombrun, Journal d'une apprentie Chamane, qui relate assez fidèlement son expérience au Jardin Botanique de Sachamama près d'Iquitos, avec Francisco Montès, je me suis immédiatement dit : c'est avec lui que je veux apprendre.

Le Jardin Botanique de Sachamama
Un des bâtiments du jardin Botanique de Sachamama en pleine forêt tropicale.


En septembre 2007 Don Francisco Montès Shuna est venu faire des conférences, des soins et des ateliers de parfums en Avignon !
Quand le Pérou vient à domicile, c'est difficile de résister.
La rencontre rapide avec Francisco a été déterminante.
La présence à ses côtés d'une collaboratrice française, Rachel Willay, parfaitement bilingue est un atout qu'on ne laisse pas filer non plus, quand, comme moi, la langue espagnole s'apprend au fil des voyages…
De nombreux échanges par email m'ont permis de préciser mes buts et d'organiser mon voyage.
Car cette fois rien d'organisé par un voyagiste, pas de logistique prise en charge par une personne avertie connaissant bien le pays.
L'aventure commençait en France…

L'Amazonie péruvienne est très différente du Pérou que j'avais visité : Cordillère Blanche, région de Cajamarca, Lima, le canyon de la Colca, le lac Titicaca et la vallée sacrée des Incas entre Cusco et le Machu Pichu.

L'Amazonie péruvienne, Amazonas, comme on désigne cette région en espagnol, dans sa totalité couvre pratiquement la moitié de la surface du Pérou, mais n'héberge que 5% de la population totale. Elle se situe à l'est de la cordillère des Andes qui traverse le continent comme une colonne vertébrale. Elle se déroule sous des latitudes très différentes entre la zone à l'extrême nord du Pérou à la frontière de l'Equateur, de la Colombie et du Brésil ; et les espaces à la hauteur de Lima, d'Ica, et plus au sud à la hauteur de Cusco près de la frontière bolivienne.
C'est une flore, une faune, un climat et un mode de vie très différent.

Le Jardin de Sachamama est à 18 km au sud d'Iquitos, capitale de la province de Loreto.
Dans la partie nord de l'amazonie péruvienne, avec un climat tropical humide.

l'Amazone
L'amazone vue d'avion en arrivant vers Iquitos.


Le contraste est saisissant pour le voyageur qui arrive à 7h du matin de Lima.
Vous embarquez à la mi mai à Lima à 5h du matin avec une température d'environ 15 degrés la nuit, vous débarquez deux heures plus tard à l'aéroport d'Iquitos dans une atmosphère chaude et humide à 25 degrés. On est littéralement saisi dès l'ouverture de la porte de l'avion.

J'ai découvert Iquitos, la ville la plus importante en nombre d'habitants de l'Amazonie péruvienne dans son ensemble, la seule ville qui ne soit accessible que par avion ou bâteau. C'est une ville exubérante, bruyante, très vivante. Elle a perdu de son prestige acquis pendant la période d'essor du au boum du caoutchouc. Beaucoup de belles demeures de la fin du 19ème siècle sont en piteux état. Il semble toutefois que la ville et la région investissent dans la restaurations de ces anciens bâtiments.

Une artère principale d'Iquitos
Une artère principale d'Iquitos avec son flot de motocarros.


Direction de l'éducation pour la province
Ancien bâtiment qui regroupe les services d'éducation de la Province de Loreto.


Iquitos s'est développé le long d'un coude à 90 degrés du fleuve Amazone qui est assez large à cet endroit de son parcours. Elle a une population très jeune en majorité agée de 15 et 30 ans. Beaucoup de métis et d'indigènes viennent habiter par période dans la ville ou dans le quartier populaire de Belem. Cela leur permet de vendre leur artisanat et d'acheter en contre partie des denrées ou produits dont ils ont besoin dans la forêt.

Une route est en construction pour rejoindre la ville de Nahauta, à quelques 100 kilomètres au sud.

De nombreuses possibilités de voyages, croisières, circuits touristiques, tourisme indigène avec prise d'ayahuasca sont proposés par une multitude de petites agences en ville. Il faut être très prudent car il y a tout et n'importe quoi. Chacun annonce l'exceptionnel !!! qui est loin d'être au rendez-vous malheureusement.

Je suis restée quatre semaines à Sachamama avec quelques incursions à Iquitos pour arrêter de servir de pitance aux moustiques que rien n'arrête dans la forêt. Seules les infâmes spirales vertes chinoises qu'on brule les éloigne un peu. J'avais envie de connaitre un peu la ville et ses habitants, même si ce n'était pas ma priorité dans ce séjour.

l'Amazone
L'Amazone à Iquitos.


Je n'ai pas eu le temps de faire une croisière sur l'Amazone, c'est un bon prétexte pour y retourner… ce fleuve me fascine depuis l'enfance.
Cela aussi j'ai envie de le faire avec des gens qui connaissent bien la région, sont fiables et sérieux. Mon but est de rencontrer, autrement qu'en touriste lambda, les populations qui vivent le long des rives.

Organiser son voyage depuis la France pour se rendre à Iquitos est assez facile. Cela nécessite de passer par Lima, éventuellement faire une escale d'une nuit. Ensuite si vous parlez un peu espagnol, sur place les gens sont très gentils et très serviables. Il y a beaucoup de possibilités de logement à des prix très abordables.

La forêt tropicale est d'une luxuriance impressionnante avec des arbres de dizaines de mètres de haut, des palmiers géants, une variété de flore qui pousse à une vitesse vertigineuse.
Flore Amazonienne
la végétation autour de Sachamama.


Quand on vit en immersion dans la forêt, dans un habitat en bois avec une toiture de palme, on peut observer la faune en la dérangeant très peu : oiseaux, papillons (le fameux papillon bleu), libellules, singes, serpents et lézards…
Lézard
Un lézard


Petit singe amazonien
Un singe me regarde…


Si vous ne craignez pas la compagnie des mygales dans les parois ou cloisons, ou bien des rats dans la toiture qui seront vos colocataires, c'est une expérience passionnante à bien des niveaux.
mygale
ma colocataire brune…


Entendre la vie de la forêt 24 heures sur 24 est déroutant. La nuit est presque plus bruyante que la journée.
La nuit tombe très vite en 15 minutes il fait nuit autour de 18h, le jour se lève plus lentement à partir de 5h30 du matin.
C'est une région ou il pleut pratiquement tous les jours, mais la température reste entre 19 et 25 degrés dans les mois de mai et juin. On peut facilement être en tee-shirt sous la pluie, par contre le linge a beaucoup de mal à sécher, ce qui fait apprécier la civilisation à sa juste valeur avec ses lave-linges et séchoirs pour ramener un linge qui ne sent pas l'humidité avec un zeste de spirale anti-moustiques !!!

Bientôt dans le portfolio, plus de photos sur ce voyage.