Les medias, complètement focalisés depuis 3 semaines sur le tremblement de terre d’Haïti, ont seulement signalé très brièvement que 600 touristes se trouvaient piégés en haut du Machu Picchu et que 1.500 touristes étaient bloqués à la station ferroviaire d'Aguas Calientes qui relie l’ancienne capitale inca au site mythique, à cause des inondations dues aux pluies diluviennes qui se sont abattues sur cette région très touristique à partir du 22 janvier 2010.
Il est tombé en trois jours 135 litres d'eau/m2.

Aguas Calientes
Aguas Calientes, Photo du site web Elcomercio.pe

Touristes sur la place centrale d'Agua Calientes
Touristes sur la place centrale d'Agua Calientes, Photo Reuters


Sans minimiser l’ampleur de la catastrophe haïtienne, qui a fait de très nombreuses victimes, on ne peut négliger les enjeux colossaux dont personne ne parle ou l’intérêt plus que suspect des États-Unis qui au-delà d’un déploiement de forces parfaitement couvert par les caméras vise les ressources pétrolières d’Haïti, où ils sont plus ou moins implantés de fait depuis 2008 !!!

De ce fait d’autres catastrophes ont lieu sur notre planète et personne n’en parle.

Le Pérou, en dehors du tourisme, n’a pas un grand intérêt économique.
À chaque fois que ce pays est touché, c’est à peine si l’évènement est relayé par les medias internationaux, et les aides sont extrêmement faibles.
Pour mémoire le tremblement de terre qui a secoué la région de Pisco, sur la côte péruvienne, le 15 août 2007, tuant 500 personnes et laissant 200.000 habitants de Pisco et les environs dans la rue. Depuis les travaux de restaurations sont en cours…

Le sud du Pérou, la région de Cusco et la vallée sacrée de la Vilacanota qui mène au Machu Picchu ont subit des pluies diluviennes pendant près d’une semaine à partir du 22 janvier 2010 entrainant des inondations, des glissements de terrain, la destruction de plusieurs ponts, de la voie ferrée entre le Machu Picchu et Cusco, de très nombreuses habitations construites en adobe (briques de terre crue cuites au soleil) se sont effondrées, et des milliers d’hectares de cultures sont dévastés.

Vallée de la Vilcanota inondée, photo reuters
Vallée de la Vilcanota inondée, photo Reuters.


Depuis le problème c’est étendu à Puno au bord du lac Titicaca.

Rue de Puno
Une rue de Puno


Pour avoir des informations sur l'évolution de la situation, je vous invite à vous rendre sur le site péruvien : elcomercio.pe. Il est en espagnol, mais avec les outils linguistiques de Google vous n'aurez aucune difficulté à comprendre l'essentiel de l'information. C'est, à ma connaissance, le seul site qui relaye un maximum d’éléments grâce à des correspondants locaux.

Le président du Conseil des Ministres du Pérou, Javier Velásquez, a annoncé lundi 25 janvier 2010 qu’en raison des pluies diluviennes qui s’abattent sur une partie du pays depuis le 22 janvier, il déclarait l’état d’urgence, pour une période de 60 jours, dans les départements de Cusco et de l’Apurímac. La mesure concerne les localités de Calca, Quispicanchis, la ville de Cusco, Urubamba, Canchis, Agua Calientes, La Convención et Anta.

Dans le centre historique de Cusco, capitale de l’ancien empire inca, la pluie était tombée pendant plus de 18 heures sans interruption.

Le site archéologique du Machu Picchu est intact, mais inaccessible depuis le samedi 24 janvier, car la voie ferrée est, soit détruite, soit inondée. La route qui monte jusqu’au site est coupée en plusieurs endroits à cause de glissements de terrain, de nombreux hôtels et hébergements sont dévastés ou détruits. Des travaux de reconstruction seront entrepris dès que le temps le permettra.
La saison des pluies démarre autour du début février.
Le Président de la République s'est rendu à Aguas Calientes vendredi 29 janvier et s'est voulu optimiste… Vous pouvez entendre son discours prononcé après avoir survolé le site du Machu Picchu le 29 janvier, à cette adresse : elcomercio.pe/le Président Garcia Aguas Calientes 29 janvier

le Machu Picchu le 28 janvier
le Machu Picchu le 28 janvier


Il faudra au minimum 8 semaines pour réparer les voies entre d'une part la centrale hydroélectrique Santa Teresa et le site du Machu Picchu, puis les tronçons entre Piscacucho et Machu Picchu, et celui entre Ollantaytambo et Piscacucho. Cette reconstruction est prévue en 3 étapes qui seraient menées simultanément…

Voie ferré Agua Calientes
Voie ferrée Agua Calientes


En dehors des touristes, les populations locales n’avaient, le vendredi 29 janvier, reçu encore aucune aide du gouvernement alors qu’on compte 25.000 familles sinistrées (soit environ 100.000 personnes), dont 2.000 sans abris rien qu'à Cusco, l’ancienne capitale de l’empire Inca.

Le 29 janvier un premier bilan faisait état :
Pour Cusco et sa région :
23.445 familles sans-abri ayant tout perdu (maison et biens propres), 37.375 foyers sinistrés ayant perdu une partie de leurs biens et leur habitat endommagé, 4.689 maisons sont totalement détruites et 7.435 très endommagées (une grande partie risque de s'effondrer à cause des eaux de ruissellement), 16.151 hectares de cultures sont détruits et des 14 ponts se sont effondrés.

En ce qui concerne Puno :
ce sont 3.000 personnes qui ont été évacuées des communautés Patascachi, Tuni Grande Capaccachi en raison des crues importantes de la rivière Ramis, un affluent du lac Titicaca. 500 maisons se sont effondrées et 7.500 personnes sont touchées par la catastrophe.

Autour d’Agua Calientes :
25.000 familles sont sans abris, 80.000 personnes sont sinistrées.

Le bilan est très lourd, même si on ne compte que peu de morts (une vingtaine). Financièrement, c’est une catastrophe sans précédant dans cette région très touristique, mais aussi très pauvre, entre les infrastructures qu’il faudra reconstruire (les routes, les ponts, les maisons, la voie ferrée de Cusco à Aguas Calientes via le Machu Picchu) et les terres agricoles dévastées privant les habitants de ces régions de nourriture, une énorme perte aussi au niveau du bétail. À cela s'ajoute la perte économique due à la fermeture du Machu Picchu et de toutes les structures touristiques autour, cela se chiffre en millions de dollars. Pour l'instant tout est très difficile à chiffrer car ne nombreuses maisons en adobe vont continuer de s'effondrer à cause des eaux de ruissèlement, et il y a de très gros risques de pluies car c'est la saison !!!.

Il est urgent que le gouvernement central envoie
des équipements lourds pour enlever les débris,
qu'il apporte des matériaux de construction
pour restaurer les maisons détruites (bois, ciment, briques, etc.)
Et des pompes motorisées pour aspirer l'eau.


Au 31 janvier les populations se débrouillaient par leur propres moyens.
Une grande partie maque de tout y compris d'eau potable et de vivres, car tout avait été emporté par les crues.

Les populations ont besoin de :
  • Couvertures
  • Literie
  • Tentes
  • Eau
  • Aliments non-périssables (conserves, soupes en brique, aliments en sachets)
  • Bougies
  • Manteaux
  • Plastiques
  • Médicaments
  • Grands sacs plastiques pour le transport de l'aide


La Croix-Rouge péruvienne recommande que l'aide humanitaire respecte les caractéristiques suivantes :
  • Aliments-non périssables à court terme (boîtes de conserve, soupes, riz, sucre, emballés, eau en bouteille),
  • Couvertures ou vêtements en polaires propres et en bon état.
  • Trousses de toilette qui sera organisé comme suit par famille : brosse à dents, dentifrice, serviettes hygiéniques, papier toilette, savon à raser, petites serviettes de toilette, shampooing.
  • Manteaux (adultes et enfants) propres et en bon état.


Vous pouvez apporter des dons aux points suivants :

À Lima :
Ministériel Club Cusco
Almirante Guisse 934, Jesús María
Samedi 30 et Dimanche 31 Janvier De 8-18h

Frontis Frecuencia Latina (Channel 2)
San Felipe 968 - Jesus Maria
T. 219-1000

Entrepôt central de la Croix-Rouge péruvienne
Av. Caminos del Inca bloc 21, à l'angle avec Av. The Nazarene - Surco.

Rainbow Child Foundation
Av. Argentina 5799 Carmen de la Ligue - Callao
Jusqu'au 4 mars 2010
Contact: Edith Torrejón
T. 619-6600 99350-0503
8am to 5pm

Parque Kennedy de Miraflores
Evento “Cusco sí se siente en Lima”
Sam. 6 Février 2010 de 3h pm


Dons financiers
BCP BCP
cuenta 193-1853603-0-61 a nombre de “Cámara de Comercio de Cusco-Damnificados”

Banque Scotia
Cuenta en Soles 780-7777777

BBVA Banco Continental
Cuenta Corriente en Soles
0011-0444-44-4444444444


Je laisse le soin aux internautes de diffuser l’information selon leurs possibilités et de continuer à s’informer via internet qui reste la meilleure source actuellement.
Le blog d'une action locale permet aussi de s'informer et de savoir quoi envoyer. Ils ont déposé plusieurs vidéos :
http://maytenandtheimpossibleproject.blogspot.com/