Contrairement a ce que diffusent de très nombreux sites faisant référence à l'article paru sur celui de Rue 89, le Chef Raoni ne s'effondre pas et ne pleure pas à l'annonce de la validation définitive du projet de barrage de Belo Monte par l'Institut Brésilien de l'Environnement (IBAMA).

La photo véhiculée largement sur le net cherche uniquement à faire pleurer dans les chaumières, attitude inepte et stérile. Elle aurait été prise en 2002 lors des obsèques du grand indigéniste Olrando Villas-Bôas, ami et mentor du chef Raoni
La toile se complet à exhiber un homme effondré en colportant le message qu'il serait effondré devant à l'annonce de sa défaite, alors que Raoni était dans son village, loin de tout media.

Cette démarche est exécrable et participe de la volonté de désinformation ambiante.

Les medias nous abreuvent à jets continus d'images-choc qui banalisent toute action développée à l'encontre des puissants, renforçant l'abrutissement et le laisser-faire des masses qui pourtant ne sont généralement pas d'accord avec ce qui se passe !!!

Cela montre, à l'ensemble des internautes que ceux se battent pour défendre la Terre, et les populations qui vivent depuis des millénaires en osmose avec notre planète, ne sont rien face aux lobbys financiers.

Cette attitude est détestable et nous invite à redoubler de discernement.
Prendre, ce qui est avancé sur TOUT site internet,
comme étant une information
qu'il nous appartient de vérifier systématiquement
en remontant à chaque fois que cela est possible à la source.


Il est très facile de connaitre la vérité de la réaction du Chef Raoni sur son site français : www.raoni.fr

Raoni

Le Chef Raoni n'est pas désespéré et ne baisse pas les bras.

Raoni et les kayapos n'ont pas dit leur dernier mot.
Ils comptent bien sur la communauté humaine pour continuer à appuyer leurs actions et à diffuser le plus largement possible la pétition mise en ligne sur leur site.

Raoni fera appel à la communauté internationale pour d'autres actions dans un futur proche (des actions se mettent en place pour la rentrée).
Il suffit, pour en être informé, de s'inscrire à la newsletter sur le site français.
En attendant de nouvelles actions, il est toujours possible de signer, et de diffuser la pétition mise en place depuis des mois à cette adresse : Raoni signature de la pétition (voir colonne de gauche).


Ce qu'il faut savoir en ce qui concerne le barrage de Belo Monte

Le gouvernement brésilien a donné son accord définitif pour la construction du barrage du Belo Monte.
La licence a été délivrée le mercredi 1er juin au consortium d’entreprises brésiliennes, Norte Energia, par l’Institut Brésilien de l’Environnement (IBAMA).

Cela signifie que les milliers de lettres, ainsi que plus de 600.000 signatures, ont tout simplement été ignorées.

Jeudi 2 juin, Amnesty International a interpelé le gouvernement brésilien en lui sommant de respecter le droit des peuples autochtones.

La construction de la centrale hydroélectrique prévue, aurait une capacité maximale de 11.233 mégawatts (MW) via 72 turbines.
Ce serait le deuxième complexe hydroélectrique du Brésil, et le troisième plus grand complexe hydroélectrique au monde.
La production électrique moyenne devrait être de 4.462 MW.
L'électricité produite par le barrage servirait à l'extraction de bauxite provenant de gisements dans l'état du Pará et à sa transformation en aluminium.

Plus vaste que le canal du Panama, sa construction entrainerait l'inondation, et donc la destruction d'un immense territoire - au moins 400.000 hectares de forêt -. Il assèchera certaines parties du Xingu, détruira la forêt et réduira le stock de poissons dont les Indiens (Kayapó, Arara, Juruna, Araweté, Xikrin, Asurini et Parakanã), dépendent pour leur survie.
40.000 indigènes et d'autres populations locales seront délocalisées, l'habitat de nombreuses espèces animales et végétales sera irrémédiablement détruit.

Tout ceci pour produire de l'énergie au prix de la destruction d'humains respectueux de la planète que l'appât du gain n'intéresse pas, et de la destruction de la Terre qui nourrit l'humanité ?

Pour Antônia Melo,
porte-parole de la coalition Movimiento Xingu Vivo Para Sempre,
la mobilisation continue
et rien ne sera cédé.



Raoni, chef indigène de la tribu des Caiapo, a participé à une manifestation contre le projet de barrage Belo Monte à Brasilia en février 2011.

Manifestation en février 2011
Manifestation des peuples indigènes contre la construction des barrages en février 2011


Actualité de la forêt amazonienne en 2011 : Fin 2010, le Brésil annonçait que la déforestation de la forêt amazonienne connaissait un net recul : une baisse de 14% entre 2009 et 2010 par rapport à l’année précédente, ce qui représente le plus bas niveau depuis 1988. Le Brésil abrite environ 60% de la forêt amazonienne.

Début 2011, la situation s'inverse. On assiste à une recrudescence de la destruction de la forêt amazonienne. 593 km² de forêt ont été dévastés entre mars et avril 2011, une surface six fois plus importante que dans la même période en 2010.

Devant cet état de fait, la ministre brésilienne de l’Environnement, Izabella Teixeira, a fait part le 18 mai dernier de la création d’un centre de crise contre la déforestation du joyau vert du Brésil.
Ce centre devra réunir des experts du gouvernement fédéral et du ministère de l’Environnement ainsi que des représentants des États les plus touchés par ce phénomène. Izabella Teixeira espère étouffer la déforestation d’ici juillet 2011.

Malheureusement face à cet effet d’annonce, apparaît une mesure qui envenime encore davantage la déforestation.
Après deux ans de discussions acharnées, les députés ont approuvé le 24 mai la révision du code forestier de 1965. Ce code visait alors à limiter l’usage agricole des terres et à protéger quelques zones sensibles, telles que les collines ou les rives des fleuves.
Mais le nouveau code fait la part belle aux exploitants illégaux de la forêt en légalisant les zones illégalement déboisées jusqu’en 2008.
En plus de cela, certaines zones sensibles ne seront plus protégées des exploitations agricoles.

Selon l’un des représentants de Greenpeace au Brésil, Marcio Astrini, l’un des effets pervers de cette révision est que les paysans se dépêchent de déboiser à tout va, en espérant pouvoir compter sur une amnistie, ou parce qu’ils comptent bien voir la réglementation s’assouplir.

Tout cela est particulièrement préoccupant et grave pour l'avenir de notre planète.

Le monde entier doit savoir ce qui se passe ici,
il doit se rendre compte à quel point la destruction
des forêts et des peuples indigènes
signifie sa propre destruction.
Leaders Kayapó