Un article de plus sur l'Amérique du Sud…

Oui, et il y en aura certainement d'autres de par mon attirance très particulière pour ce continent, mais surtout pour les humains que j'y ai rencontrés.

J'utilise volontairement le terme d'“HUMAINS” car je considère l'appellation courante pour désigner la race humaine : “les hommes”, totalement inappropriée. Elle ne fait référence qu'aux mâles de cette race. Et, pour moi, les mâles humains ne sont pas représentatifs de la totalité de la race humaine, de certains aspects seulement, et pas vraiment les plus reluisants, malheureusement.

J'ai parcouru plusieurs pays d'Amérique centrale et d'Amérique du sud.
J'ai eu la chance de nouer de nombreux contacts, inscrits dans la durée, qui m'ont permis de mieux pénétrer et mieux comprendre ces pays aux ethnies très variées.

Tous les peuples indigènes d'Amérique centrale et du sud sont très attachés à la Terre-Mère, la Pachamama.
Ils la respectent vraiment, sont très vigilants à tout ce qui se passe dans ce domaine, et leurs nouveaux dirigeants modifient même les lois et les constitutions pour y intégrer ce respect ancestral et cette connaissance pertinente de notre Terre d'accueil.

Comme leurs frères amérindiens d'Amérique du Nord,
ils ont pleinement conscience d'être dépositaires,
et non propriétaires
d'un trésor inestimable,
mais très fragile,
ayant pour pire prédateur :
l'HUMAIN.


Evo Lorales
Evo Moralès Ayma, Président de l’État Plurinational de la Bolivie (photo du web)

Le 20 janvier 2010 à Copenhague, Evo Morales avait parlé de la mise en place d'une consultation auprès des peuples du monde afin d’obtenir un accord qui puisse sauver la Terre-Mère des abus du Capitalisme.

En avril 2010, Evo Morales et le gouvernement bolivien conviaient à une Conférence Mondiale des Peuples sur le Changement Climatique et les Droits de la Terre-Mère à Cochabamba. Quelques mois après les résultats affligeants du sommet de Copenhague, 35 000 personnes venues de plus de 140 pays de la planète ont contribué à la rédaction d’un “accord des peuples” préconisant de véritables solutions alternatives face aux défis climatiques et environnementaux.

Evo Morales Ayma, Président de l’État Plurinational de la Bolivie s’exprimait alors ainsi :
“Vu que nous avons de profondes divergences entre présidents, consultons le peuple et faisons ce qu’il nous dit.
“ (…) En quoi consiste le fait que les peuples du monde décident du futur de l’humanité ? Il consiste en un référendum mondial sur le changement climatique. Que les peuples du monde décident par leur vote conscient du destin de l’Humanité. (…)”

La Bolivie, dans cette dynamique lançait une pétition, accessible sur la toile, pour un référendum mondial, où étaient posées cinq questions :
  • Êtes-vous d’accord pour rétablir l’harmonie avec la nature en reconnaissant les droits de la Terre-Mère ?
  • Êtes-vous d’accord pour changer ce modèle de surconsommation et de gaspillage qui découle du Capitalisme ?
  • Êtes-vous d’accord sur le fait que les pays développés doivent réduire et réabsorber leurs émissions de gaz à effet de serre chez eux pour que la température ne monte pas de plus de 1 degré ?
  • Êtes-vous d’accord pour transférer l’argent dépensé dans les guerres vers un budget destiné au changement climatique et qui serait supérieur à celui de la défense ?
  • Êtes-vous d’accord pour la création d’un Tribunal International Pour la Défense du Climat au sein des Nations Unies afin de juger ceux qui ne respectent pas la Terre-Mère ?

La suite de son intervention de Copenhague :
Compagnon Chávez, le document vient d’être approuvé dans ce sommet sur le Changement climatique. De nouveau je salue l’effort et la mobilisation des mouvements sociaux. Nous sommes des présidents alliés des mouvements sociaux. Je veux continuer à apprendre de vous. Je suis élève des mouvements sociaux de Bolivie et du monde”.

“Je veux vous dire que je ne me sens plus seul. Ne vous sentez pas seuls dans cette lutte pour la vie, pour l’humanité, pour la défense de la Terre Mère. Que nous accompagnent les mouvements sociaux, nous présidents, qui essayons d’exprimer la pensée de nos peuples, c'est indispensable”.

“Seuls, Evo ou Hugo nous ne pouvons avancer, mais si les peuples nous accompagnent, nous sommes ici pour changer les politiques capitalistes qui font tant de mal à l’humanité”.

“Patrie ou Mort ! Nous vaincrons”.
“Planète ou mort ! Quand, quand, carajo !”

Bien sûr, inutile de chercher, plus rien de tout cela n'est plus accessible aujourd'hui sur la toile. (Referendum).

Le 7 décembre 2010, était déposée, sous l’impulsion des communautés locales andines et du président Evo Morales, à l'Assemblée Législative Bolivienne la Loi de la Terre Mère, (Ley de Derechos de la Madre Tierra).
En Avril-Mai 2011 (je n'ai jusqu'ici pas trouvé la date exacte) cette loi vient d'être adoptée.

Une bouffée d'espoir alors que tant d'humains détruisent actuellement sans aucune conscience, par bêtise et cupidité aveugles, la Terre qui nous nourrit.

Cette loi instaure les droits de la Terre Mère :
  • Droit à la vie
  • Droit de perpétuer les processus naturels indépendamment de toute intervention humaine
  • Droit à l’eau et à l’air pur
  • Droit à être exempt de pollution
  • Droit à la diversité et à la non modification cellulaire ou génétique
  • Droit de la nature à ne pas être affectée par des projets d’infrastructure ou de développement qui pourraient perturber l’équilibre des écosystèmes ou des populations en place

Cette nouvelle Loi introduit par la même occasion un certain nombre d’obligations légales au niveau institutionnel et inscrit le développement durable dans la vie politique locale et nationale.

C'est une première qui mérite d'être largement signalée.

Pour les internautes intéressés par le texte de cette loi, il est téléchargeable ici, en espagnol.
Dès que possible je proposerai une traduction en français.