Ollanta Humala, le président du Pérou élu en 2011, avait revendiqué lors de son investiture un nouveau socialisme, avec des objectifs comme :
  • la nationalisation des principales ressources du pays (gaz, mines, pétrole…),
  • la volonté de réduire considérablement la mainmise de l'oligarchie et des entrepreneurs nord-américains, israéliens et chiliens,
  • le projet de la mise en place d'une nouvelle constitution.

Il avait aussi promis de protéger les citoyens des nombreux effets négatifs de l'industrie minière très présente sur le territoire péruvien.

Le gouvernement d'Ollanta Humala a autorisé la mise en œuvre du projet Conga autorisant l'entreprise Minera Yanacocha de procéder à une extension de sa mine en bafouant les droits fondamentaux garantis aux populations par la Constitution péruvienne, à savoir qu'elle donne le droit au peuple péruvien de décider de son avenir.

Les évènements violents et les affrontements avec les forces de l'ordre récurants depuis plusieurs mois dans la province de Cajamarca, au nord du pays, montrent que ce président ne tient pas ses promesses.

La population, très consciente des dégâts environnementaux dû à l'exploitation minière, réclame un référendum sur ce projet depuis décembre 2011 sans résultats.
Devant le refus de la part du gouvernement elle s'est mise en grève générale depuis le 31 mai 2012.

L'extension des activités minières provoquera le tarissement de quatre grands lacs, privera la population de son eau à Cajamarca et encore plus grave empoisonnera les nappes phréatiques au cyanure et aux métaux lourds. Les conséquences pour la régions sont dramatiques.

Le président Ollanta Humala a décrété ces derniers jours l'état d'urgence dans les trois provinces de Cajamarca, Celendín et Hualgayoc. Les manifestants pacifiques ont été réprimé avec une grande violence : cinq personnes, dont deux mineures (moins de 18 ans) ont été abattues par les policiers, on déplore parallèlement de nombreux blessés graves et des arrestations arbitraires.

Lors des affrontements Marco Arana, un activiste très connu pour la protection de l'environnement et le respect des droits de l'homme, qui de plus a toujours milité pour ses idéaux de manière pacifique, a été grièvement blessé lors de son arrestation.

Les gens descendent dans la rue, par familles entières : femmes, enfants, personnes âgées, surtout les catégories les plus pauvres car la situation est devenue intolérable.
Ils n'ont accès à l'eau que deux heures par jour et dans certains quartiers, l'eau fait défaut des semaines pendant des semaines, ce qui rend la vie impossible, et touche aussi le tourisme qui a un rôle économique important dans cette région.

Comme quoi l'élection d'un Andin issu d'une fratrie de 7 enfants à la tête d'un pays, ne suffit pas à garantir la préservation des droits fondamentaux d'une population !!