Un autre sujet sur l'eau...
Notre vie, voire, aujourd'hui, notre survie sur cette terre, dépend de la quantité et de la qualité de l'eau, douce comme salée, qui permet et entretien l'écosystème si particulier de notre belle planète.

Régulièrement les medias nous signalent que la centrale continue de fuir dans l'océan, et les dirigeants de Tepco, à grands renforts de courbettes se battent la coulpe, s'excusant... de n'avoir toujours rien fait du tout, et d'être très, très,très désolés…
On peut se poser la question : aux ordres de qui sont-ils véritablement ?

Bref un cinéma sinistre, sans doute preuve à la fois d'une totale incapacité à gérer les dommages du 13 mars 2011, mais, aussi une volonté déguisée de destruction d'un pays. (ceci n'engage que moi…)
En toute circonstance : Toujours chercher à qui profite le crime.

Je vous souhaite de fructueuses recherches sur ce point.

Pour nourrir votre réflexion sur ces points, je reproduis ici l'article éloquent de bistrobarblog avec les deux vidéos qui l'accompagnent.

Ken Buesseler est océanographe, maître de recherches en chimie marine et géochimie à l'Institut Océanographique de Woods Hole (WHOI), Massachusetts, et titulaire d'un doctorat en chimie marine obtenu via un programme joint du WHOI et du prestigieux MIT.

Il commence par nous présenter des données qui peuvent surprendre : les radionucléides d'origine naturelle présents dans les mers et océans, principalement le potassium 40 et l'uranium 238, représentent une quantité globale 150.000 fois plus importante que les matières radioactives crées par l'homme, tous chiffres confondus ! Il ne faut pas oublier que notre planète est majoritairement composée d'océans, d'où ces chiffres impressionnants…

Il nous décrit ensuite l'expédition qu'il a organisée suite à l'accident de Fukushima, pour aller y relever les niveaux de contamination de l'océan. Étudiant également les données fournies par TEPCO, l'opérateur de la centrale, ils ont trouvé des chiffres alarmants pour les premiers jours des rejets dans l'océan : plus de 50 millions de becquerels (de désintégrations radioactives par seconde) par mètre-cube. C'est 500.000 fois plus que les plus fortes contaminations océaniques causées par l'accident de Tchernobyl. Ces chiffres ont très rapidement décru, pour repasser après environ 6 mois sous la barre des 8000 becquerels/m3, limite tolérée pour l'eau potable aux États Unis. Par contre depuis, le niveau de contamination de l'océan près du Japon ne baisse que très lentement, beaucoup moins vite que prévu. Cela indique clairement que depuis le début de l'accident, une ou plusieurs sources de contamination de l'océan persistent. C'est pourquoi la pêche reste interdite dans 5 préfectures, car les poissons, bien qu'ils éliminent la moitié du césium qu'ils absorbent en 50 jours en moyenne, y dépassent encore la limite légale des 100 Bq/kg de césium, principalement les poissons de fond et les poissons d'eau douce. En janvier 2013, pas de changements spectaculaires.

On apprend également que le césium et autres matières radioactives ont mis environ 1 an pour atteindre les 180° de longitude, la moitié du chemin vers les États Unis. On annonce maintenant qu'elles devraient y parvenir en 2014.

Depuis cette vidéo, 5 mois se ont écoulés, et Fukushima refait surface dans les médias : Augmentation continuelle des taux de radioactivité dans les eaux souterraines au niveau de la centrale et de son port, aveu par l'exploitant TEPCO que depuis le début de l'accident, c'est par centaine de m3 QUOTIDIENS que les eaux souterraines dévalant sous les bâtiments, y pénètrent par les soubassements transformés en passoires, se mélangent aux tonnes d'eau injectés pour refroidir ce qui reste des réacteurs, se contaminent très probablement au contact des coriums issus de la fusion des cœurs des réacteurs, et s'en échappent pour aller se déverser naturellement dans l'océan.

Pour faire bonne mesure, on nous annonce que, fuyant probablement depuis plus d'un mois, un réservoir parmi des centaines d'autres d'un même modèle “économique” prévu pour tenir 5 ans, même pas équipé d'une jauge, a laissé échapper 300 tonnes d'eau fortement radioactive, causant un nouvel accident classé officiellement niveau 3 sur l'échelle INES.

Avec l'espoir imbécile d'empêcher l'eau de se déverser dans l'océan (ou acculé par la pression des événement à l'obligation de “faire quelque chose”), TEPCO avait commencé à bâtir un mur étanche entre la mer et les réacteurs, et à solidifier le sol par injection de produits chimiques. Résultat, dans un des forage de vérification du niveau des eaux souterraines, on est par moments à 10 centimètres sous la surface du sol…

Quelle sera la situation dans 6 mois, dans un an ??

Bienvenue à Fukushima Daiichi, très officiellement en état d'arrêt à froid et donc situation totalement sous contrôle depuis DECEMBRE 2011 !

Vidéo réalisée à l'occasion du symposium “The Medical and Ecological Consequences of the Fukushima Nuclear Accident” (Conséquences médicales & environnementales de l'accident nucléaire de Fukushima) organisé par la fondation Helen Caldicott les 11 & 12 Mars 2013 à New York.

Les impacts océanographiques de Fukushima - Ken Buesseler 11 mars 2013



J'ajoute une vidéo qui montre la progression de la pollution radioactive de l'océan Pacifique depuis le début de l'accident nucléaire et pour les années à venir. Ne pas oublier, bien sûr, que toutes les mers sont reliées. L'alarme est jetée aux US pour la consommation des produits de la pêche du Pacifique.

Diffusion du césium de Fukushima dans le Pacifique - avril 2012



Explications en complément de la présentation de cette vidéo sur youtube :
Voici une étude de scientifiques de la GEOMAR - Centre Helmholtz pour la Recherche Océanique de Kiel (Allemagne), et de la NOAA, Administration Nationale des Océans et de l'Atmosphère (Etats-Unis).

Elle nous présente une simulation informatique de la diffusion du césium 137 issu de la catastrophe de Fukushima le 11 mars 2011 dans l'océan Pacifique, sur une durée de 5 ans.

Bien que n'étant pas scientifique moi-même, je pense qu'il faut préciser qu'il ne s'agit là que d'une estimation, basée sur un modèle complexe, certainement performant, mais donc soumis à de nombreuses possibilités d'erreurs et approximations éventuelles. Je vois ensuite plusieurs raisons de ne pas prendre cette représentation au pied de la lettre :
  • Il s'agit d'un travail proposé en mars 2012, donc bien avant de connaître les chiffres actuels sur les valeurs et durées de rejets radioactifs maritimes de Fukushima.
  • Il s'agit de déplacements à la surface de l'océan. Qu'en est-il des courants sous la surface, causant un brassage des masses d'eau certainement non négligeable ?
  • Les radionucléides sont souvent des éléments lourds, qui finissent par se déposer sur les fonds marins et s'y incorporer. Ils ne vont certainement pas rester à flotter en surface indéfiniment.

Cette animation m'a toutefois semblé intéressante, du fait qu'elle table sur des délais plus longs que ceux exposés dans la vidéo du Dr Buesseler présentée au dessus, et qu'elle comporte des explications des auteurs sur son contenu, et qu'elle “présente bien”, ce qui fait qu'elle bénéficie d'une certaine popularité. Le tout est de ne pas se limiter aux impressions données par de jolies images.

Vidéo et article détaillé originaux sur le site IOPScience.