L’économiste Bernard Friot met en évidence dans cet interview, les véritables enjeux cachés derrière la réforme des retraites d'Emmanuel Macron, il fait aussi l'historique de l'évolution de la notion de retraite durant ces dernières décennies, et envisage des perspectives ambitieuses pour le mouvement social en marche depuis plus d'un an.

EN ROUTE VERS LA RÉVOLUTION - BERNARD FRIOT



Des solutions existent pour changer radicalement le rapport de l'humain au travail et lui permettre de vivre tout en trouvant une place dans la société, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Cela implique de changer de paradigme.

Les jeunes, aujourd'hui, doivent s'insérer, et cela peut durer jusqu'à environ 35 ans. Ensuite les actifs gênent car ils sont jugés moins performants passé 50 ans, et carrément inutiles une fois à la retraite.

Changer, passe par une autre conception du travail, de l'activité, de la productivité dans une autre perspective que celle qui nous est imposée par le capitalisme actuel.
C'est aller vers une mise en commun en libérant le travail tout en se le réappropriant .

Je vous invite à l'écouter et à réfléchir aux idées qu'il avance, au regard qu'il pose, tant sur la société actuelle, que sur des notions fondamentales concernant la place de l'humain dans la société. Tout cela participe à la mise en œuvre d'une révolution sociale équitable dans laquelle chacun trouvera enfin sa place, participera en utilisant au mieux ses capacités et sortira de l'exploitation de l'humain par l'humain.

Ce sont les travailleurs qui produisent les produits, les valeurs, ce sont eux qui financent toujours leurs ressources par leur travail. Ils sont au cœur du fonctionnement de toutes les usines, de tous les organismes, de toutes les administrations, etc… Sans eux, rien qu'avec les patrons et les actionnaires rien ne fonctionne : plus de production, plus de service.

De fait, toute personne est productive de 18 ans jusqu'à sa mort. Cela ne veut pas dire qu'elle est en permanence en activité avec une injonction de productivité. Simplement elle ne peut plus jamais être exclue du statut de travailleur, d'humain inscrit dans la société humaine. Dans cette optique, il n'y a aucun problème à envisager le financement des retraites qui se trouve être en droite ligne du salaire perçu dans la période dite “d'activité”.

Le travail est un droit qui ne doit plus dépendre des patrons au service des actionnaires.
Les retraités sont des travailleurs qui ont le droit à leur salaire !


Tout est posé dans la conclusion qu'il apporte à cet entretien :
C'est quoi une personne d'un point de vue économique ?
Est-ce quelqu'un d'à poil, qui va quémander sa reconnaissance,
ou quelqu'un, qui est - en temps que personne - reconnu comme producteur avec un droit :
un droit à la qualification, un droit à la propriété d'usage,
une responsabilité : la détermination de la production de la valeur.


Des propositions raisonnées et raisonnables source d'inspiration et d'espoir.