Cela s'est fait de manière insidieuse depuis le confinement pour cause de CoVid.
Le problème existait bien avant, mais avec le confinement, ce phénomène a pris une autre ampleur.

À partir du moment où les familles ont été interdites de visites – l'A.R.S. ayant décidé que les familles risquaient de tuer leurs parents fragiles… – alors que dans le même temps, les membres du personnel soignant ou d'entretien rentraient chez eux tous les jours, – ils étaient de fait, les premiers contaminants potentiels des résidents en EHPAD et établissements hospitaliers… – la situation des résidents des EHPADs s'est graduellement dégradée. Beaucoup de personnels médicaux et hospitaliers en ont témoigné en plus des familles.

Il s'est passé de drôles de choses, dans ces établissements pendant cette “période de confinement”. Nous ne connaîtrons jamais ni la totalité, ni l'étendue du problème. Le seul constat est d'avoir retrouvé nos anciens : différents, amoindris, tristes, désemparés et partiellement perdus au sortir de cette réclusion forcée.

Nous avons pu, ma sœur et moi, constater une modification de l'humeur et des capacités motrices de notre mère qui, CoVid oblige, a fêté pour la première fois de sa vie, le 30 mars, son 97ème anniversaire seule dans sa chambre !!! Ce qui représente à cet âge, un sacré coup pour le moral.

Nous l'avons vu déprimer plus que de coutume, s'aigrir, se mettre à crier de rage et de colère car elle se sentait en prison alors qu'elle n'avait commis aucun crime ou aucune action mauvaise, mais aussi perdre sa mobilité par manque de stimulations et d'exercices.

Ma sœur, qui habite Versailles, ville où notre mère est en EHPAD, a constaté, quand les visites en chambre ont été de nouveau possibles, la saleté repoussante de la chambre, dans laquelle il était évident que le ménage n'avais JAMAIS été fait pendant les semaines de confinement !

Que dire des soins à la personne !!! Ma sœur a pu, là encore, constater que la toilette était plus que succincte. Par exemple : l'entretien des pieds, impossible à faire convenablement pour une personne âgée par manque de mobilité. Pas de pédicure pendant 2 mois… et une toilette incomplète, cela a généré le développement de champignons entre les doigts de pieds et une inflammation traitée à coup d'antibiotiques, alors qu'une simple hygiène régulière correctement pratiquée en séchant bien les pieds, aurait empêché ce problème.

Notre mère n'a pratiquement pas marché pendant cette période. Pas de kiné , par réduction de personnel. Cela s'est traduit par des journées, style “Un jour sans fin”, dans la quelle il n'y a aucune stimulation, aucune perspective d'activité, aucune source d'échange qui se transforme en un vide intersidéral dans lequel la personne très âgée, privée de motivations, trouve que la vie dans ces conditions n'a plus aucun sens. Certaines se sont laissées mourir, absorbées par le vide ambiant.

À 97 ans, une présence sécurisante est indispensable autant pour le moral, que pour le physique. Elle ne s'aventure pas seule en dehors de sa chambre. Son univers se restreint au strict minimum, d'autant que les repas étaient pris en chambre !!! Cela génère un sentiment injuste “d'emprisonnement dans sa cellule”. Elle disait elle-même qu'elle n'avait pas choisi d'être nonne !

Le personnel soignant était visiblement impliqué de manière très variable auprès des résidents, ce qui est toujours d'actualité aujourd'hui. Les visites à nouveau réduites, il est fréquent d'arriver dans le service et de trouver un certain nombre de résidents dans la salle commune : seuls, assis, silencieux et quasi inertes autour des tables, sans aucune activité proposée, les yeux dans le vide, attendant après le repas de midi, le gouter de 16h. Pas de personnel soignant ou aidant avec eux pour échanger, faire une partie de Scrabble® ou de domino, feuilleter un magazine… Alors les “marcheurs” (celles et ceux qui errent toute la journée dans les couloirs) font des intrusions intempestives dans les chambre de ceux qui se reposent ; ce qui déclenche des réactions violentes de la part de certains qui, par leur cris, attirent enfin le personnel qui les grondent, car ce n'est pas “un comportement admissible” ! Sauf que, si le personnel faisait son travail de vigilance, de surveillance et d'encadrement, au lieu de “jouer sur leur smartphone” ou de textoter pour certain(e)s, à longueur de service en dehors des actes définis à des heures fixes, ces évènements n'auraient pas eu lieu, comme d'autres beaucoup plus graves.

Malgré nos demandes répétées, plusieurs fois par semaine pendant le confinement, pour que le téléphone portable de notre mère (seul moyen de communication avec ses enfants et petits enfants) soit rechargé régulièrement, allumé et mis à sa disposition, et qu'en parallèle le combiné de la ligne fixe – dont nous avons exigé la mise en place – soit posé près d'elle, nous avons parfois laissé sonné 50 fois la ligne fixe sans qu'un membre du personnel soit alerté et ne vienne voir le pourquoi !!! Et bien sûr à chaque fois qu'on sollicitait le service pour aller voir si tout était en place, nous dérangions et étions parfois éconduites… ou le déplacement du personnel était fait dans 80% des cas de très mauvaise grâce.

Une visite chez l’otorhino en septembre, alors que notre mère se plaignait de mal entendre depuis des mois et que la visite prévue au début du confinement ait été annulée, a démontré qu'un embout de son appareil auditif était profondément enfoncé dans son conduit auditif !!! Depuis combien de semaines ?
Ma sœur s'occupe systématiquement plusieurs fois par semaine, lors de ses visites de l'entretien des appareils.
Quid de cet entretien pendant le confinement ? Par qui, Comment ?

Le nombre de fois, où pendant les entretiens Skype® que j'avais avec ma mère, je me rendais compte de ses difficultés, que j'ai signalé à la directrice du service… sans qu'une action véritablement efficace n'ait été menée.

Aujourd'hui, nous retrouvons des restrictions de visites, bien sûr les mêmes problèmes reviennent, dans une situation dégradée. Du personnel valable est parti, écœuré de voir leurs conditions de travail devenir inacceptables. Les personnes qui les remplacent étant mal payées, mal considérées, font le “minimum syndical”.

Nous avons écrit plusieurs fois au Comité de Surveillance, au médecin, aux cadres de santé et administratifs, et à la direction, sans obtenir de réponse sérieuses ni aucune amélioration en dehors du ménage de la chambre à la fin du confinement.
Bien sûr il nous est signifié que nous pouvons toujours reprendre notre mère chez nous !!
Si nous avons choisi l'option de la confier en EHPAD, c'est que malheureusement nous n'en avions pas d'autre.

Toutes ces personnes,
qui travaillent quotidiennement auprès de nos aînés,
comme tous les membres de notre gouvernement,
y compris le Président, sont NOS employés !!!
Nous avons trop tendance à l'oublier
et elles les premières !!!

Leurs métiers sont difficiles, ingrats et souvent mal rémunérés.
Ce qui est le fait des cadres qui cherchent la rentabilité et les profits.

Nous payons tous ces gens, ce qui représente
des sommes souvent importantes
pour qu'ils agissent là où nous ne le pouvons pas.

Il est urgent de prendre conscience de cela !!!

Les vrais patrons : ce sont les familles et les résidents qui payent un service !
Tous, y compris les cadres et directeurs de tous ordre de ces établissements
sont nos employés, exactement comme les banquiers qui vivent de notre argent !


Les EHPADs ne sont pas gratuits !
Ils doivent répondre à une charte établie et nous doivent des comptes !

Il est urgent de remettre chacun à sa place.


Si nous râlons trop, l'ensemble des rouages de ces institutions exercent des rétorsions vis-à-vis des résidents, en ne servant pas les goûters, en négligeant les toilettes, en limitant les aides diverses dont ces personnes très âgées ont naturellement besoin dans les gestes et actes du quotidien… De ce fait les familles sont désespérées et se retrouvent démunies.

Que l'EHPAD ou maison de retraite soit public ou privé, c'est la même musique, parfois pire dans le secteur privé ou seul compte le profit, mais il ne faut pas croire que ce soit mieux dans une institution catholique par exemple.

Une cousine de 99 ans vient d'intégrer à Avignon un EHPAD catholique.
Elle attend toujours ses vêtements chauds apportés depuis 10 jours qui sont bloqués à l'étiquetage… À ma connaissance, elle est la seule entrante durant cette période et elle n'a pas pléthore de vêtements.
La météo est passée significativement à l'automne, avec le mistral elle a froid dans ses vêtements d'été… La réponse à notre demande ce matin par téléphone : « On va lui mettre une couverture et le chauffage a été mis en route… »

Où sont les véritables prises en compte des besoins vitaux d'une personne de son âge et dans son état de santé ?
Pourtant dans la “profession de foi catholique”, il faut faire sa B.A. pour gagner son ciel, et s'occuper des personnes faibles et en difficulté !

Les petits objets et mobiliers, apportés depuis 5 jours pour lui recréer un cadre de vie personnel plus agréable, n'ont pas été déballés.
Personne ne l'a aidéé à installer ses vêtements dans sa commode.
Elle est quasiment aveugle, pèse 30 kg et se déplace avec un déambulateur…

Oui, aujourd'hui c'est un coup de gueule, car je suis écœurée de voir maltraités à ce point nos aînés.
Je pourrai ajouter d'autres témoignages, car j'ai d'autres amis ou parents très âgés qui vivent cela.
Je relate ici des faits que je connais, que j'ai vus, et qui sont le reflet d'une triste réalité qui s'aggrave au fil des jours !
Je suis persuadée que de nombreux internautes vivent cela, et parfois pire.

Signez massivement les pétitions sur ces sujets.
Rejoignez des collectifs pour dénoncer tout ce que vous constatez.
Il n'est plus temps de se taire. Faites savoir ce que vous et vos aînés vivez.

C'est une URGENCE VITALE pour changer les mentalités
.

Notre société est en pleine déliquescence et nous en payons tous les frais, à commencer par les enfants et les plus âgés.

Il faut que tout cela soit dénoncé.

C'est une tâche lourde et ingrate que de s'occuper des personnes en grand-âge. Oui, sans aucune contestation, mais que ce soit un choix de métier ou pas, à partir du moment où une personne accepte de s'investir professionnellement dans ce secteur, elle se doit de respecter en premier lieu les personnes qui dépendent d'elle ! Sinon, quitte a être peu payée et mal considérée, autant être “caissière à Monoprix®” ou regarnir les rayons, chez “E. Leclerc®”. Je ne dénigre en aucun cas ces métiers qui permettent de vivre, et se trouvent être indispensables au bon fonctionnement de la société ! Il ne demandent simplement pas le même investissement personnel envers les autres.

Respecter nos aînés, c'est se respecter soi-même !