Une expérience récente avec un figuier du Gard, m'a donné envie de revoir cet article publié au tout début de ce blog, en mai 2007.
Il portera donc la date d'aujourd'hui.

Les arbres ont toujours été pour moi des entités à part entière.
Des êtres vivants, intelligents avec lesquels il est possible de rentrer en contact.


Il m'est impossible d'envisager de vivre dans un lieu sans arbres très proches.
C'est vital pour moi.

J'en ai toujours eu autour de moi, même quand j'habitais en région parisienne. Au nord de Paris, dans cette banlieue tant décriée, mes parents avaient un appartement à Aubervilliers, au 3ème étage d'un petit immeuble construit sur une large avenue bordée de chaque côtés de platanes immenses.
J'ai appris, il y a quelques mois, qu'ils avaient en grande partie été décimés, pour laisser la place au tramway…
Heureusement, je ne vis plus là-bas.
J'ai toujours mal, au plus profond de moi, quand on attente à la vie d'un arbre.
J'entends leur souffrance.

À 20 ans, dans cette même ville, j'ai trouvé un appartement pour ma famille dans une résidence entourée de peupliers avec un grand jardin et de vastes pelouses, qui ont fait le bonheur de mes jeunes enfants.

J'ai ensuite émigré en banlieue sud, à Saint-Cyr-l'École, en bordure de la forêt, au bout du parc du Château de Versailles. J'habitais rue des Tilleuls. La municipalité avait planté quelques années plus tôt des tilleuls. Ils étaient jeunes et très proches des clôtures des jardins. Comment cela a joué avec les années, sachant le diamètre que les tilleuls peuvent atteindre ?!! J'étais entourée d'arbres, et dans mon jardin, outre un cerisier et un noyer, j'avais 2 pommiers dont nous dégustions les fruits avec bonheur.

Plus tard j'ai choisi de migrer plus au sud de la France, me rapprochant de mes racines provençales, en vivant dans les Cévennes, à St Félix de Pallières, à 7 kilomètres au dessus d'Anduze.

Si l'expérience cévenole fut particulièrement difficile, elle fut, parallèlement, extraordinairement riche en enseignements des plus divers.
L'un de ces enseignements, tient dans une expérience très particulière avec un chêne plusieurs fois centenaire.

Un jour, où je ne voyais vraiment pas comment sortir des difficultés de tous ordres dans lesquelles je me trouvais, j'ai été littéralement “aspirée”, par l'énergie de ce “vieil homme” qui dominait la campagne environnante en droite ligne au dessus de l'église romane du XIème siècle et de la maison que j'habitais.

Chêne multi_centenaire
“Mon chêne !”
Photo @ Dominique B.


J'ai passé la journée, adossée à son vieux tronc noueux, sous ses ramures tourmentées.
Epuisée, désespérée, en fin de journée, j'avais retrouvé de l'énergie et me sentais plus apte à faire face à ma situation.

J'y suis revenue chaque jour, pendant des semaines, puisant auprès de lui, la force et la sagesse nécessaire pour émerger lentement de l'état lamentable dans lequel cette aventure m'avait mise.

C'est peu dire que je lui dois la vie.
Je la lui dois, et bien plus encore…
Il n'y pas pas de mots pour exprimer un vécu qui échappe aux expériences normales !!
Sans être anormale, elle était tellement loin de ce que nous vivons habituellement qu'il est pratiquement impossible de trouver des mots capables de traduire exactement, l'indicible de ce que j'ai vécu.

Un enseignement au delà des mots et des images, un enseignement intérieur, qui me nourrit encore aujourd'hui.
Depuis cette “rencontre”, partout où mes pas me conduisent dans le monde, je visite mes amis les arbres et je les remercie de leur présence, de leur force et de tout ce qu'ils font pour nous, dont nous sommes rarement conscients.

Il y a en a de tellement vieux, tellement beaux, partout sur notre belle planète.


Je suis restée très longtemps en lien avec des végétaux.
Comme avec des arbres du Guatemala, au Mexique qui comptait en 2005 beaucoup d'arbres vénérables, ou de la forêt amazonienne (un mois complet en immersion dans la forêt amazonienne près d'Iquitos au Pérou) où j'ai eu l'occasion de séjourner il y a plus de 10 ans, ou encore avec ceux du Moulin de Ligignac, en haute Corrèze près d'Ussel, qu'habitait un ami (c'est l'arbre-maître près de son moulin qui m'avait prévenu, dans un rêve quelques semaines avant, de la rencontre avec cet homme particulier) et bien d'autres encore.

Tous ces arbres, et lieux spécifiques restent connectés à mon être profond au delà des années.

J'ai lu, peu après l'écriture première ce cet article, l'Appel pour le classement des Arbres Vénérables de la Planète, au Patrimoine mondial, que vous trouvez sur le blog :  Arbor Ethic de Jérôme Hutin

Je vous invite à visiter ce site. L'appel existe toujours.

Ce lien avec les arbres, jonction vivante entre le ciel et la terre, mémoire de la vie terrestre dont ils sont les témoins, à leur force et à leur sagesse est source d'équilibre.
Ils sont des acteurs précieux de l'équilibre fragile de notre planète.
L'humain leur doit beaucoup, en dehors de leurs fruits et de leurs ombrages.

Indispensables à la vie de cette planète,
il est urgent de reconnaître leur rôle,
de rendre hommage au règne végétal dans son ensemble,
de les respecter comme tout organisme vivant
et de les protéger avant qu'ils ne soit trop tard.


Retrouvez dans vos souvenirs les arbres de votre enfance…, de votre adolescence.
Leurs silhouettes fortes ou fluettes, altières ou discrètes ont laissé une trace profonde dans notre imaginaire.
J'ai aimé qu'un site internet leur rende un hommage réel, en les mettent au rang du patrimoine de la terre, et propose, en 2007, une démarche urgente de sauvegarde.

Un petit geste, mais un grand pas pour nos enfants et petits enfants, pour qu'ils puissent longtemps grimper aux arbres et se reposer à l'ombre de leur feuillage.

La demande d'aide, de ces derniers jours, d'une personne dans le Gard par rapport à son lieu de vie, à Tavel où elle se sentait perturbée m'a relié à mon vécu avec les arbres, et avec le Gardien du lieu de la maison des Cévennes (le contact initial remonte à 30 ans !).

Sa demande me posait un problème : comment l'aider ?
Je ne me sentais pas le droit d'intervenir.

C'est un figuier, planté par son grand-père, ou qui a poussé spontanément grâce à l'eau qui se trouve dans les sous-sols, il y a sans doute au moins un siècle dans la cour de cet ensemble de bâtiments agricoles, qui m'a permis de rentrer en contact avec le lieu et de trouver l'existence du Gardien du lieu.
Sa petite fille a pu rentrer en contact avec le Gardien du lieu grâce à cet arbre.

Les arbres sont non seulement des liens cosmotelluriques vivants, mais aussi des portes vers d'autres dimensions, d'autres plans.

Les arbres-maîtres sont très souvent en lien avec des Gardiens du seuil.
Dans les plans subtils, il y a des gardiens et des protecteurs de certains lieux, qu'il s'agisse de vielles demeures, de forêts ou simplement dans la nature.

Il appartient aux habitants de ces lieux de rentrer ou non en contact avec eux (s'ils ont conscience de cela), ce qui permet une vie beaucoup plus harmonieuse dans le lieu.

De nos jours avec toutes les pollutions électromagnétiques dûes aux ondes basses fréquences des antennes relais pour la téléphonie mobile 3G-4G-5G, ou plus récemment la pose des compteurs électriques Linky, la connexion énergétique avec le Gardien du lieu est parfois coupée.

L'arbre-maître est alors le vecteur de la reconnexion effective de l'humain avec le lieu.