Regards

Aller au contenu Aller au menu Aller à la recherche

Bolivie, une communauté quechua obtient la nationalisation d'un projet minier

Publié le jeudi 26 juillet 2012 (par Dominique)

Alors des habitants de Cajamarca au Pérou continue de se manifester leur colère face à une exploitation minière et de recevoir des soutiens de France, d'Espagne et d'autres pays, Evo Moralès le président Bolivien, a accepté le 8 juillet d'annuler la concession de South American Silver, entreprise canadienne, qui avait obtenu la concession minière en 2007 sur la mine de Mallku Khota, dans le sud du pays.

Evo Moralès et les comités locaux
Evo Moralès signature avec les comités locaux


Depuis plusieurs mois les populations indigènes locales de Sacaca et Charcas manifestaient leur opposition à ce projet à cause de l'impact catastrophique sur l'environnement, en particulier un risque majeur de pollution de ses réserves d’eau.

Mais il y avait aussi un conflit entre deux communautés indigènes, l'une souhaitant la poursuite de l'exploitation par les canadiens et l'autre réclamant la nationalisation de la future mine et en mettant en avant les questions environnementales qui s'appuient sur une réalité. Les neiges sont beaucoup moins abondantes que par le passé, les neiges “éternelles” régressent notablement depuis dix ans, ce qui génère une inquiétude concernant une éventuelle diminution de l'approvisionnement en eau.

Outre les pollutions environnementales liés aux extractions minières, les communautés indigènes ne sont plus du tout d'accord pour accepter que leurs ressources soient exploitées par d'autres pays. Ils réclament la nationalisation des installations, des mines... et le retrait des entreprises étrangères. Ils veulent tout simplement reprendre les rênes de leur pays et de leur économie en main.

South American Silver, mettait en avant les gains importants à venir pour la Bolivie, le pays le plus pauvre du continent sud-américain, à l'observation des analyses des sols qu'ils ont faites, indiquant que le site contiendrait entre 140 et 230 millions d’onces d'argent, ce qui en ferait l’un des plus importants gisements du monde, et entre 1.000 et 1.500 tonnes d'indium, un métal qui est notamment utilisé dans les écrans plats de type LCD.

Retrait des patrouilles policières à Mallku-khota
Retrait des patrouilles policières à Mallku-khota


Après une semaine de conflit une communauté quechua avait fini par prendre en otage six techniciens employés de South American Silver et un policier. Trois d'entre eux avaient réussi à s'enfuir profitant du manque de vigilance des villageois, les 4 autres ont été relâchés dès la signature de l'accord par le gouvernement.

La communauté indigène de Mallku Khota a réussi à obtenir satisfaction sur ses demandes essentielles :
  • Pas de poursuites judiciaires contre les preneurs d’otages,
  • indemnisation financière pour la famille d'un paysan, Joseph Mamani Sullka ayllu, tué lors des affrontements avec la police
  • le départ prochain de South American Silver.
La question est de savoir si les boliviens auront les moyens financiers et technologiques pour exploiter ces mines valablement sans polluer l'environnement.
L'exploitation de la mine nécessite une technologie spécialisée pour une bonne extraction des minerais.
Le président de la compagnie Mallku Khota, Malbran Felipe, a répondu qu'il avait prévu des investissements de 1.000 millions de dollars pour démarrer le projet d'exploitation minière.


Sources de cet article :
www.rfi.fr
La radio del Sur
la-razon.com
eju.tv

Etat d'urgence à Cajamarca, au Pérou

Publié le mercredi 25 juillet 2012 (par Dominique)

Ollanta Humala, le président du Pérou élu en 2011, avait revendiqué lors de son investiture un nouveau socialisme, avec des objectifs comme :
  • la nationalisation des principales ressources du pays (gaz, mines, pétrole…),
  • la volonté de réduire considérablement la mainmise de l'oligarchie et des entrepreneurs nord-américains, israéliens et chiliens,
  • le projet de la mise en place d'une nouvelle constitution.

Il avait aussi promis de protéger les citoyens des nombreux effets négatifs de l'industrie minière très présente sur le territoire péruvien.

Le gouvernement d'Ollanta Humala a autorisé la mise en œuvre du projet Conga autorisant l'entreprise Minera Yanacocha de procéder à une extension de sa mine en bafouant les droits fondamentaux garantis aux populations par la Constitution péruvienne, à savoir qu'elle donne le droit au peuple péruvien de décider de son avenir.

Les évènements violents et les affrontements avec les forces de l'ordre récurants depuis plusieurs mois dans la province de Cajamarca, au nord du pays, montrent que ce président ne tient pas ses promesses.

La population, très consciente des dégâts environnementaux dû à l'exploitation minière, réclame un référendum sur ce projet depuis décembre 2011 sans résultats.
Devant le refus de la part du gouvernement elle s'est mise en grève générale depuis le 31 mai 2012.

L'extension des activités minières provoquera le tarissement de quatre grands lacs, privera la population de son eau à Cajamarca et encore plus grave empoisonnera les nappes phréatiques au cyanure et aux métaux lourds. Les conséquences pour la régions sont dramatiques.

Le président Ollanta Humala a décrété ces derniers jours l'état d'urgence dans les trois provinces de Cajamarca, Celendín et Hualgayoc. Les manifestants pacifiques ont été réprimé avec une grande violence : cinq personnes, dont deux mineures (moins de 18 ans) ont été abattues par les policiers, on déplore parallèlement de nombreux blessés graves et des arrestations arbitraires.

Lors des affrontements Marco Arana, un activiste très connu pour la protection de l'environnement et le respect des droits de l'homme, qui de plus a toujours milité pour ses idéaux de manière pacifique, a été grièvement blessé lors de son arrestation.

Les gens descendent dans la rue, par familles entières : femmes, enfants, personnes âgées, surtout les catégories les plus pauvres car la situation est devenue intolérable.
Ils n'ont accès à l'eau que deux heures par jour et dans certains quartiers, l'eau fait défaut des semaines pendant des semaines, ce qui rend la vie impossible, et touche aussi le tourisme qui a un rôle économique important dans cette région.

Comme quoi l'élection d'un Andin issu d'une fratrie de 7 enfants à la tête d'un pays, ne suffit pas à garantir la préservation des droits fondamentaux d'une population !!