Trois semaines de circuit au Mexique m'ont permis de découvrir Mexico, la région de Taxco, la côte pacifique, le Chiapas, et la côte caraïbe.

Mexique - Palenque
Le site de Palenque

Petit groupe de 8 personnes, jouïssant une certaine liberté de mouvements, nous n'étions pas assujettis à fonctionner obligatoirement tous ensemble ce qui permet de mieux se fondre dans la vie locale et de rencontrer les autochtones plus directement.

Autant j'ai apprécié la gentillesse, la disponibilité, l'amabilité des péruviens, autant cette fois j'ai regretté le manque de courtoisie, la vénalité et la paresse des mexicains.

Ce regard peut paraître dur et subjectif, mais c'est ce que j'ai vécu.
Les Mexicains que j'ai rencontrés, sont très “américanisés” dans leurs fonctionnements.
Les USA sont très proches géographiquement, et, même s'ils critiquent beaucoup les Américains, ils rêvent de vivre comme eux.
Pour gagner de quoi nourrir leur famille, un certain nombre de mexicains vont travailler, ou plutôt se vendent comme main d'œuvre bon marché, plusieurs mois dans des grandes plantations des USA. Au retour, souvent ils construisent des maisons sur les critères américains quand aux matériaux, aux modèles architecturaux, aux dimensions très différentes des modèles ancestraux mexicains. De ce fait ils deviennent totalement inadaptés à leur environnement.
Les maisons ancestrales étaient construites selon des critères correspondants au climat, elles étaient petites, certes, mais parfaitement adaptées. Du coup, et c'est bien fait, ils gèlent en hiver et crèvent de chaleur en été ! Mais ils ont une maison qui se remarque ! Dommage pour les familles… dommage aussi pour l'environnement. S'ils s'étaient contenté d'améliorer les maisons existantes pour les rendre plus agréables à vivre, cela aurait été beaucoup plus malin.

Ils sirotent à longueur de journée des “Fanta™”, des “Coca-cola™”, des glaces, sur le modèle américain. Dans les régions traversées j'ai constaté qu'ils mangent, ou plutôt grignotent toute la journée. Les employés du bâtiment ne mangent pratiquement pas, mais boivent toute la journée des sodas. Ce n'est pas cher, éventuellement dopant avec la caféine du coca et le sucre omniprésent dans toutes ces boissons. L'alimentation est totalement déséquilibrée, d'où une propension à l'obésité impressionnante dès le plus jeune âge au Mexique comme aux USA.

Plusieurs fois nous avons été confrontés dans une auberge, un petit hôtel, à l'inertie ou la nonchalance plus que caractérisée. Personne ne bouge, les préposés sont devant l'ordinateur ou la télévision. Quand vous avez réussi à obtenir la clé de la chambre que vous aviez réservée - et là vous avez beaucoup de chance, c'est extrêmement rare d'obtenir exactement ce que vous aviez réservé !! - personne ne bouge pour vous donner un coup de main, il vous regardent grimper vos bagages tranquillement. Je ne parle pas de petits hôtels miteux mais d'hôtels établis à 2 ou 3 Ã©toiles dans les guides touristiques. Donc ceux qui se situent au milieu. Nous nous sommes d'ailleurs demandé si les auberges ou petits hôtels n'auraient pas été plus sympathiques…

Beaucoup d'hôtels même récents n'ont pas d'ascenseurs, vu le nombre d'étages et de chambres, ce serait une bonne idée. La tuyauterie est souvent défectueuse, mal entretenue, mal réparée. Vous signalez le manque d'eau chaude, ils s'en fichent complètement, rien n'est modifié sur plusieurs jours. Nous sommes descendus dans des hôtels de moyenne catégorie, pas des auberges de jeunesse…

Je ne parle pas que de Mexico, mais aussi du Chiapas, du Yucatan, de la région de Taxco, d'Oaxaca, où j'ai malheureusement fait le même constat dans toutes ces régions.

Le seul endroit où les hôteliers ont été gentils, aimables, courtois et cherchaient vraiment à faire plaisir, c'est dans une toute petite station “Puerto Angel” sur la côte pacifique en dessous d'Oaxaca. Là, j'ai rencontré des Mexicains adorables. Ça faisait tout drôle. Cela existe heureusement. Cette petite station balnéaire est une oasis de gentillesse que nous avons beaucoup apprécié.

Mexique - Puerto Angel
La plage de Puerto Angel

Dans le métro à Mexico, ils sont complètement fous. Ils vous piétinent pour rentrer dans la rame ou en sortir. Ils vous bousculent, vous rentrent dedans dans les couloirs, s'ils trouvent que vous n'allez pas assez vite. Les mains baladeuses pour vous piquer le porte-monnaie sont nombreuses. On ne peut pas dire qu'on se sente vraiment en sécurité. Le métro parisien n'est pas agréable mais là c'est vraiment infernal.

Dans les restaurants vous avez l'impression de les déranger quand vous demandez des précisions sur la composition des plats, ce qui paraît normal quand on est étranger au pays et qu'on essaye de découvrir la cuisine locale. Quand vient l'heure de l'addition, vous avez intérêt à recompter et vérifier qu'elle correspond à ce que vous avez réellement mangé. Nous avons rencontré systématiquement des problèmes. au bout du compte nous avions décidé de régler chacun notre note, cela ne leur convenait pas non plus.

Un conseil majeur : présentez vous au restaurant autour de 19h maximum.
Les mexicains mangent très tôt et quand vous vous pointez à 20h, ils ont déjà éteint les fourneaux et nettoyé la cuisine. Donc même pour 10 personnes, ils ne prennent pas.
Un sens du commerce inhabituel !!
Cela nous est arrivé dans plusieurs villes tout au long du séjour.

C'est d'autant plus étonnant, pour nous européens, qui avons tendance à les assimiler aux espagnols qui, eux, mangent tard. En tout cas cela ne m'est jamais arrivé au Pérou. Je n'ai jamais vu un aubergiste refuser 10 couverts ! Au contraire j'en ai vu ré-ouvrir !

Les commerçants et les vendeurs de souvenirs ne sont pas plus sympathiques. Si vous ne comprenez pas bien les prix qu'ils vous disent car prix aucun n'est écrit, particulièrement autour des sites archéologiques comme Téotilhuacan, c'est tant pis pour vous. Au Pérou, ils vous écrivaient le montant dans le sable, dans la terre ou sur un papier. Là, bernique, débrouille-toi. Le fait d'être étranger n'arrange rien, ils ne font aucun effort pour que vous les compreniez. Ils n'hésitent pas à vous dire une somme et à la modifier quand vous payez. Bien sûr en l'augmentant. Je n'ai pas été la seule à tout leur laisser sur l'étalage.

L'artisanat est souvent médiocre, grossier et à des prix corrects, quand il est de belle facture, il est hors de prix. Cela ne donne pas envie d'acheter. C'est dommage car à Oaxaca l'artisanat de l'argent est souvent de qualité, et les prix pas vraiment justifié. C'est un problème récurent dans les villes touristiques, et encore plus marqué dans les lieux très visités par les américains comme dans le yucatan. Seul les marchés de Taxo et de Oaxaca proposent des articles d'artisanat à des prix normaux, corrects. J'ai regretté de ne pas avoir fait l'ensemble de mes achats sur ces deux marchés, mais c'était au début du séjour.

Mexique - Pièce d'artisanat huichicol
Pièce d'artisanat huichicol - Musée d'Antropologie de Mexico

Au Pérou on voit les gens fabriquer, peindre, tisser, tricoter.
Vous achetez ce qu'ils fabriquent sous vos yeux. Au Mexique c'est très rare de voir des artisans travailler. Presque uniquement dans les centre artisanaux de tissage comme autour d'Oxaraca ou encore de San Cristobald de Las Cazas. Mais là vous aurez droit à “des prix européens, voire américains” !! Donc vous n'achetez pas ou très peu car c'est 10 fois le prix. A côté de cela les vrais artisans ne sont pas payés correctement.
Beaucoup d'objets sont manufacturées ou exécutés dans des ateliers importants. Celui qui vend n'est qu'un commerçant.


Mexique - Playa del Carmen
L'artisanat à Playa del Carmen

Les paysages de ces régions du Mexique sont jolis mais ce sont pour moi surtout les vestiges des civilisations Maya, Aztèque, Zapotèque, Toltèque qui sont impressionnants et font que ce voyage apporte, au bout du compte quelque chose d'unique.
Le nombre et la diversité des sites archéologiques dont beaucoup n'ont encore révélé que très peu de leurs mystères, de leurs trésors, et de leurs édifices est fascinant. Il reste énormément à découvrir encore aujourd'hui.

En règle générale les accès aux sites sont très pratiques, vastes, avec des panneaux indicateurs résumant les éléments essentiels. Très souvent les pièces fragiles, les sculptures, les bas-reliefs, les poteries, les offrandes, originales sont rassemblés dans des musées très bien organisés, agréable à visiter. Les pièces parfaitement présentées. Sur les sites eux-mêmes, nous voyons des reproductions de très bonne qualité à la place des pièces originales.

La visite des sites et des musées est un pur bonheur.
Pour l'amateur d'art, c'est le paradis !
Ils sont vastes, bien entretenus et selon la période où vous les visitez il n'y a pas trop de monde.
Le bémol, c'est la présence sur les sites eux-mêmes d'une quantité inacceptable de vendeurs de souvenirs…
À Chichen Itza c'est impressionnant. Nous étions arrivé à l'ouverture du site très peu étaient installés, mais à la fin de la visite, le site était littéralement envahi.

Un autre attrait du Mexique : les côtes, pacifique, caraïbes et golfe du Mexique.
La mer des caraïbes avec son eau turquoise et ses poissons multicolores au milieu des coraux laisse un souvenir impérissable.
La côte pacifique par endroit fait penser très fortement à la Bretagne.
Le golfe du Mexique a eu moins d'attrait pour moi, mais je n'y ai pas séjourné. Je n'aime pas rester sur la plage toute la journée. De ce fait cela perd vite de son intérêt.

La cuisine mexicaine n'est pas exceptionnelle, mais souvent agréable, à condition d'aimer le maïs et de se méfier des sauces particulièrement relevées, souvent trop piquantes pour moi. Mais les goûts ne se discutent pas il suffit de goûter modérément et de s'adapter.
Entre les tortas, les tortillas, les enquelladas, il y a beaucoup de galettes et de crêpes de maïs.
Beaucoup de sauces : les molle negro, molle verde, molle rogo à base de piments et poivrons divers et variés. La plus part sont très fort, très piquants, finalement ça vous arrache la bouche et les aliments n'ont plus aucun goût.
Le seul que j'ai vraiment apprécié est le molle negro à base de chocolat et piments.

La bière est très bonne et fruitée. Personnellement j'ai préféré la bière Sol à la Corona. Elle est plus légère, moins amère et très raffraîchissante. Les vins locaux ne sont pas extraordinaires, mais ça change. Ils sont un peu dur au palais.

Dans les rues on trouve des “roulantes”, proposant des frites à la française, des chips faites dans l'instant, des chouros et surtout des gobelets avec des morceaux de fruits frais coupés. C'est très pratique, pas cher, de bonne qualité.
Ils mettent dans des grands gobelets des morceaux d'ananas, bananes, papayes, mangues, melons, pastèques, c'est délicieux, nourrissant et rafraichissant. Nous en avons tous fait des orgies !! Ça manque vraiment au retour, tout comme les jus d'oranges fraichement cueillies. Ils sont délicieux alors que les oranges sont d'apparence toutes moches, un peu vertes, dans leurs charriots.

Mexique - Oaxaca
Cornets de morceaux de fruits frais à Oxaca

Peu de photos pour ce billet de voyage, je les réserves pour des billets plus ciblés qui seront progressivement être mis en ligne. Une galerie de photos est en cours pour compléter le blog.

Le mois de mars est une bonne période, car il n'y a pas trop de tourisme.
C'est juste avant leurs vacances scolaires qui commencent à Pâques. Et c'est encore la saison sèche.

J'ai trouvé ce pays difficile à vivre. Je ne suis pas vraiment sentie en sécurité non plus.
Mais j'ai constaté aussi de grandes difficultés sur de nombreux points.

Il y a un très gros problème au niveau de l'eau potable, les réserves s'épuisent. Elles sont très mal utilisées et certains gros propriétaires terriens, exploitants agricoles ou éleveurs, la gaspillent de façon éhontée. Ceux qui en sont conscients sont très inquiets, mais ils ne sont malheureusement pas écoutés. Les enjeux politiques sont importants…

Il y a pour moi aussi fondamentalement un problème au niveau de l'éducation de la population qui n'a pas le sens de ses responsabilités au niveau de l'environnement, de la propreté des villes. Il y a des ordures tout le long des routes. Quand on interroge des habitants ou des responsables, ils expliquent que rien n'est véritablement organisé pour les ramassages et le recyclage des ordures.

Un grand pays où il y a beaucoup à faire…

J'aimerai visiter le nord du Mexique, les régions de montagne moins touristiques pour rencontrer d'autres gens.
Si je retourne au Mexique ce sera dans ce but avec un détour à Mexico pour re-visiter tranquillement le musée archéologique qui est superbe.

J'ai nettement préféré le Chiapas, qui m'a donné envie de visiter le Guatemala, et j'ai au bout du compte préféré le Guatemala, même si c'est un pays très difficile et où les étrangers sont tolérés mais jamais intégrés.

Cette approche du Mexique est à prendre par le lecteur occasionnel comme le récit d'une expérience de vie que je souhaitais partager.
Vous aurez peut-être vécu autre chose et je vous le souhaite.
Je vous demande toutefois d'accepter que ce qui est décrit ici existe aussi.
En voyage souvent on cherche à retenir ce qui nous a plu et à oublier le reste.
Dans tous les pays traversés ou visités il y a des petits désagréments.
Au Mexique le nombre des petits désagréments a été pour moi trop important pour les passer sous silence. C'est au quotidien que les choses désagréables se sont présentées, dès le début du séjour… Sauf dans le Chiapas… mais ce n'est plus tout à fait Mexique, j'ai pu m'en rendre compte très facilement en visitant peu de mois après le Guatemala.

Le Mexique est un pays que j'ai trouvé très dur et qui reste pour moi - dans ce que j'en ai vu - peu accueillant dans son ensemble si je compare aux expériences vécues en Bolivie, Equateur, Guatemala ou Pérou.