Regards

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Chichicastenango

Publié le lundi 4 juin 2007 (par Dominique)

Commerce et mysticisme sont intimement mêles dans cette ville des hautes terres guatémaltèques proche du lac Atitlan, de Panajachel et Solola.

C'est de loin un des plus vastes marchés du Guatemala.
Avant d'être un lieu particulièrement prisé par les touristes, il est un lieu de rencontres et d'échanges pour les quelques 20.000 indigènes qui vivent dans les environs.
Le touriste de passage l'oublie un peu vite surtout selon la période de son voyage.
Une fois de plus je me suis félicitée de mon choix de période un peu décalée.
J'ai pu visiter ce marché dans d'excellentes conditions avec très peu de touristes.
Nous étions un petit groupe, avec la capacité de décider comment nous avions envie de vivre les choses et donc de décider du temps que nous passerions sur place. Nous avons choisi d'y passer une grande partie de la journée de ce fait la matinée passée, les quelques touristes partis, nous avons pu voir ce que représentait vraiment ce marché pour les autochtones.

Prononcez “tchitchicastenango”, aussi appellée Santo Tomás, est une ville du département du K'iché' des hautes terres du Guatemala est à 140 km de Guatemala City ou de Huehuetenango à 30 km de Solola ou du lac Atitlan. Cette région est aussi appelée “Chuquila”.

Le nom de la ville vient de la plante appelée “chichicaste”, une sorte d'ortie violette qui pousse à foison dans la région, soit en arbuste épineux, soit en plante. Les indigènes s'en servent pour faire des cordes, mais aussi dans la médecine maya pour les saignements de nez, purifier le sang, calmer les douleurs rhumatismales.

Outre le marché qui regroupe toute la production artisanale des environs : tissages, broderies, travail du bois, fabrication de masques, bijouterie à partir du jade, maroquinerie, poterie ; ce marché attire tous les petits producteurs des environs qui viennent vendre leurs produits.

Et par dessus tout, ça il y a les multiples célébrations de rituels mayas tant devant que dans l'église Santo Tomas, que sur la colline voisine là où se trouve le sanctuaire de Pascual Abaj.

Le curé local n'a plus vraiment droit de citée dans son église, complètement investie par les chamans, prêtres-guérisseurs…
Le parvis de l'église avec ses marches de pierre en demi cercle accueille des marchandes de fleurs et d'offrandes, installées là tôt le matin. Elles vendent soit des bouquets de fleurs à grandes tiges, soit des pétales de fleurs, des fruits ou des baies dans des corbeilles qui seront répandues sur les autels.

Vous assisterez à des rites de purification à la porte principale de l'église à grand renfort d'encens, d'alcool et de bougies.
L'intérieur de l'église est quelque peu réaménagé… avec des autels supplémentaire souvent à même le sol en pierre ou en métal sur lesquels brûlent une multitude de bougies.
Selon les jours et les cérémonies le sol de l'église est jonché d'aiguilles de pin ou de pétales de fleurs, parfois des deux.

Surtout ne quittez pas “Chichi” sans aller dans la pinède où les chamans officient en référence à Pascual Abaj.
Le lieu est assez surveillé, la police y fait des rondes fréquentes. Si vous êtes respectueux et discrets, vous serez tolérés. S'il y a peu de touristes comme ce fut le cas pour nous, vous pourrez échanger avec les personnes qui viennent demander des célébrations, ainsi qu'avec les chamans.

Je vous invite à lire l'avis que j'ai rédigé pour le site Ciao qui est très complet.
www.ciao.fr/Chichicastenango_Guatemala

Vous trouverez aussi de nombreuses photos dans le portfolio que je lui ai consacré :
Portfolio : Guatemala-Chichicastenango

Bon surf…

Sumpango - Les “Barrietes gigantes”

Publié le lundi 4 juin 2007 (par Dominique)

C'est pour assister à cette fête particulière que j'ai choisi de visiter le Guatemala à cette période précisément.
Les traditions mayas font que le culte des morts en règle générale est très différents de nos pratiques occidentales. La mort fait partie de la vie. Les cimetières sont très colorés, plein de fleurs, vivants, en bordure de chemin ou de route, dominant parfois le village.

Le 1er novembre qui est la grande fête des morts est diversement célébrée selon les régions.

Mais, ce qui est commun à l'ensemble du pays, c'est la décoration des tombes avec des bouquets de fleurs, des pétales de roses, d’œillets d'inde, et de guirlandes découpées.
Les familles s'y rendent au grand complet avec le pique-nique, la radio et les offrandes fleuries…
Ils passeront pratiquement la journée joyeusement affairé à rendre la tombe de leurs parents la plus jolie possible.
Les cimetières sont particulièrement joyeux ce jour là, le marchand de glace parcourt les allées avec son frigot roulant en agitant sa cloche ou en faisant raisonner une musique qui vous crève les oreilles. Le marchand de barbe-à-papa n'est pas en reste, ni les marchands de bonbons, boissons et autres friandises. C'est la fête.

À Sumpango (près de la Antigua Guatemala) comme à Santiago Sacatepequez (près de la nouvelle capitale Guatemala Ciudad), cette fête donne lieu à la construction de cerfs volants géants, et à des concours bien sûr.

Origine de cette célébration
Directement liée à une légende traditionnelle, selon laquelle, il y a très longtemps, le cimetière de SUMPANGO était envahi, le jour des morts, par des esprits malins qui venaient déranger le repos des bonnes âmes des défunts.
Selon la légende, il y a plusieurs années, et cela se reproduisait annuellement lors de la journée des Morts (1er novembre), le cimetière de Sumpango était envahi par de mauvais esprits qui prenaient un malin plaisir à déranger les bons esprits dont les corps y reposaient dans ce cimetière.
Les bons esprits inquiets et embêtés par ces mauvais esprits se promenaient dans les rues et maisons du village.
Pour remédier à la situation, les habitants décidèrent de consulter les sorciers qui se regroupèrent pour trouver un moyen efficace pour chasser ces mauvais esprits. Selon eux, il suffit que le vent frappe des morceaux de papier afin de produire un son capable d'éloigner sur-le-champ les mauvais esprits et de laisser reposer en paix les bons esprits.

Cette légende est à l'origine de la construction des “barriletes”, cerfs-volants guatémaltèques. Ils symbolisent des fenêtres destinées à communiquer avec les morts, chaque année, le jour de la Toussaint. Plus exactement les cerfs-volants géants vont permettre à l'âme des morts de s'élever de l'inframonde vers les mondes supérieurs.

Les habitants de Sumpago, d'origine Maya cakchiquel, profitent depuis plusieurs années de la fête des morts pour afficher sur leurs cerfs-volants, leur volonté de défendre les valeurs de la Culture Maya.

Le découpage et l'assemblage des pièces de papier-vitrail, ou papier de chine, colorées constituant le dessin, préalablement dessiné sur du papier blanc, d'un cerf-volant d'environ 10 mètres de diamètre demande 45 jours de travail acharné à un groupe de 35 personnes, à raison de 6 heures par jour. Pour la plupart des gens qui participent à ces créations, c'est une activité qui occupe toutes leurs soirées pendant plusieurs mois.
La queue du cerf-volant, aussi appelée “Patzunga” joue un rôle très important. Elle équilibre le cerf-volant, l'empêchant de s'en aller de côté pendant qu'il s'élève dans les airs. Elle est constituée des chutes de tissus fournies les tailleurs de la localité et d'une grosse corde d'agave. La longueur de la “Patzunga” est proportionnelle à la taille du cerf-volant.
L'armature des “barriletes” est faite de baguettes de roseau ou de bambou suivant de la taille du cerf-volant. Cette structure est préparée dans la nuit du 31 octobre. Elle est construite avec du chanvre ou du fil de fer d'amarrage, de façon à atteindre la forme polygonale traditionnelle. Cette activité s'appelle “Lunée du cerf-volant” .

Véritables œuvres d'art qui n'ont pas de prix et qui seront brûlées le soir du 1er novembre pour ceux qui ne se seront pas envolés.
L'assemblage final se réalise le jour même du concours sur place.

*****
Cette fois encore pas d'illustrations dans le billet, mais une invitation à parcourir le portfolio réservé à cette fête.
Portfolio : Guatemala-Sumpango

La Antigua Guatemala

Publié le lundi 4 juin 2007 (par Dominique)

J'ai vraiment beaucoup aimé cette ancienne capitale coloniale.
Pas de grands immeubles à cause des trop nombreux tremblements de terre qui ont jalonnés son histoire.
Les maisons ou habitations ont en général un seul un étage, parfois deux. De très nombreuses habitations coloniales ont été joliment aménagées, soit en école pour apprendre l'espagnol, soit en restaurants et hôtels de caractère, soit en galeries artisanales ou galeries d'art. Cela est toujours fait avec beaucoup de goût et révèle un réel savoir vivre.

Visiter Antigua, c'est d'abord apprendre à pousser les portes de ces forteresses qui réservent bien des surprises et des lieux ou l'art de vivre n'est pas un vain mot. Une multitude de havres de paix et de calme à l'abri des regards, loin de l'agitation jalonnent la ville. Des îlots de ressourcement offrant une végétation colorée, diversifiée, étonnante. Il suffit pour y goûter de pousser la porte et d'oser s'aventurer dans ses patios, presque tous sur le même modèle, mais très différents dans l'aménagement.

Bref aperçu historique
Ancienne capitale de la Capitainerie générale du Guatemala, Santiago de los Caballeros au Guatemala, appelée aujourd'hui : La Antigua Guatemala, fondée le 10 mars 1543, à 1500 mètres d'altitude, dans la vallée de Panchoy, s'étend au pied des volcans Agua et Fuego au beau milieu d'une région de séismes.
Son premier emplacement, sur les flancs du volcan Agua, où la ville avait été fondée le 22 novembre 1527, fut submergé par une coulée de boue, le 11 septembre 1541.

Santiago de Guatemala a été pendant plus de deux siècles un important centre politique, économique, religieux et culturel. Elle était le siège de “la Audiencia de los confines”, cour royale créée le 13 septembre 1543 à la suite de “las Leyes Nuevas de Indias” de 1542, pour remplacer la cour royale de Panama, elle abritait le Tribunal de justice compétent pour toutes les audiences du royaume.

Le plan de Juan Bautista Antonelli, (qui est aussi l'auteur de fortifications de Cartagena, de la Havane, et de San Juan de Porto) est en damier inspiré des principes de la Renaissance italienne, orienté sur les quatre points cardinaux.

La circulation vers et hors de la ville comme à l'intérieur est très facile. L'essentiel du tracé urbain d'origine a été conservé au fil des multiples reconstructions, sur les quelques 50 ha qu'elle couvre.

Plusieurs gros séismes ont nécessité plusieurs reconstructions.
Celui de 1590 verra l'édification de monuments d'inspiration médiévale et Renaissance au cours du XVIIème siècle.
Le suivant en 1717 favorisera la reconstruction des grands édifices que le séisme de 1773 laissera en ruines.
Celles que nous voyons aujourd'hui au fil de nos balades dans cette ville.
Le 29 juillet 1773, le tremblement de terre de la Sainte Marthe détruisit la ville. Les autorités espagnoles prirent alors la décision de son transfert définitif dans la vallée de la “Ermita ”, où elle fut de nouveau fondée en 1776, sous le nom de Nueva Guatemala aujourd'hui nommée “Guatemala Ciudad”, capitale de l'actuelle République de Guatemala.
Vous trouverez un avis beaucoup plus détaillé le passé de la ville que j'ai déposé sur le site de consommateurs de Ciao : www.ciao.fr/Antigua_Guatemala

La ville aujourd'hui
Elle est très agréable à vivre pour quels jours, quelques semaines ou quelques mois.
Plus, il faut voir car le Guatemala n'est pas vraiment accueillant pour l'étranger qui cherche à s'implanter.
Pour apprendre l'espagnol, vivre à un autre rythme, c'est une excellente destination.
Ville de taille humaine, elle est vivante, mais ne grouille pas de monde comme une capitale.
On a le temps de vivre.
Je n'y ai pas vu d'embouteillage.
Antigua attire beaucoup de monde, beaucoup d'étrangers, mais cela reste dans une proportion très acceptable, sauf sans doute, pour la Semena Santa, pour Pâques.

Il est possible de vivre à Antigua sans dépenser de grosses sommes.
La nourriture est variée, bonne en général.
Vous trouverez beaucoup de restaurants de toutes catégories, certains très simples proposent une nourriture locale très agréable pour un petit budget. Il y a aussi de multiples “brasero” ambulants sur les places ou aux croisements des larges rues de la ville offrant pour quelques quezals des plats chauds ou froids le midi et le soir.

Remarquablement située au coeur du pays, Antigua est doté d'une multitude de lignes de bus régulières pour toutes les destinations intéressantes. Vous pouvez depuis Antigua rayonner dans tout le pays, une fois de plus pour des budgets très raisonnables. Il y a aussi des offres intéressante par les très nombreux tours opérators installés en ville. En fait vous aurez vite l'embarras du choix.

Je ne joins pas de photos à ce billet, mais je vous invite à découvrir un peu plus Antigua au travers du portfolio que je lui ai consacré : Portfolio : Guatemala-Antigua
Bonne visite…