Regards

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Sentir de l'intérieur

Publié le mardi 29 août 2006 (par Dominique)

La lecture récente de “La nuit des chamans” de Luis Ansa vient à point nommé dans ma recherche personnelle.

Depuis de nombreuses années, l'essentiel de mon travail personnel me pousse à tenter, par diverses techniques et l'utilisation d'outils glanés au fil des lectures et des rencontres, de me connecter à mon Être profond.

Mon but fondamental est de tenter d'atteindre mon “noyau” en quelque sorte.
Si cela peut faire rire, ou simplement sembler “facile”, il n'en est rien.
Trouver la porte d'accès, puis l'escalier, puis le lieu, m'a demandé des années.
Mais l'atteinte du “lieu”, c'est encore autre chose…

Luis Ansa
Luis Ansa

Voilà pourquoi les enseignements de Luis Ansa, ce peintre et écrivain Argentin, né d'un père espagnol et d'une mère indienne, installé en France depuis les années 50, ayant rencontré des chamans péruviens, mexicains, guatémaltèques… et initiés par eux aux mystères de ce qu'est véritablement l'humain, m'ont particulièrement attirée en cette fin d'été.

Il se retrouve de par sa vie et sa formation à un carrefour des cultures de la planète.

Son enfance et son adolescence dans les hauts plateaux des Andes l'ont imprégné de la poésie des légendes et des mythes des cultures précolombiennes. Il n'a pas pu échapper à la formation chrétienne, omniprésente en Amérique latine. Mais le désir de connaître l'origine de sa religion l'a incité très tôt à se tourner vers les traditions occidentales et particulièrement vers Maître Eckhart, Gurdgieff, le soufisme et Maître Omar Ali Shah. Au contact de ce dernier il trouvera, non la réponse à ces interrogations, mais l'origine réelle et la raison de sa quête.

J'avais lu et mis en pratique dans ma vie quotidienne, il y quelques années, les “Quatre accords Toltèques” de Miguel Ruiz (que j'ai largement développé dans un autre billet de cette rubrique), un certain nombre d'ouvrages de Carlos Castaneda (incontournable pour qui s'intéresse au chamanisme amérindien).

Ce que j'ai trouvé de plus dans “La nuit des chamans”, c'est une grande clarté, une grande simplicité et aussi le parfum de l'expérience vécue authentique.

La nuit des chamans.

Il nous entraîne, dans ce livre largement autobiographique, au Mexique, dans un étonnant voyage initiatique avec quelques amis chamans péruviens et toltèques, des ethnologues et un moine franciscain. Des pyramides mayas de Chichen Itza à d'autres hauts lieux sacrés comme Kuxtal, Mitla, et la jungle de Palenque avec le village des femmes chamanes… de multiples révélations attendent ces hommes et ces femmes. Leur périple, où le réel et l'irréel se confondent tout au long du récit, les amène à se rencontrer au plus intime d'eux-mêmes, à mieux connaître l'âme indienne et les forces occultes en œuvre dans le Mexique d'hier et d'aujourd'hui.

Cette descente à l'intérieur de soi, ce contact avec nos mémoires : minérale, végétale et humaine, source de plénitude et d'ancrage dans cette expédition que représente la vie terrestre, à la fois incontournable et tellement loin des enseignements reçus dans notre société occidentale. Que de travail et de temps sont nécessaire aux occidentaux que nous sommes, coupés de la nature même de la vie, par une société de moins en moins humaines, de plus en plus loin de l'essentiel.

C'est cela, les “hommes creux”, dont Luis Ansa nous parle. Il nous emmène à sa suite dans la découverte de ces hommes et de ces femmes, vivant en connexion étroite les uns avec les autres, avec la terre, avec les éléments. Cela se vit à côté de nous.
Eux, nous voient, mais nous, nous ne les voyons pas, ou si peu…

Je suis retournée au travers de cette lecture sur les sites mayas visités en mars dernier, lors de mon voyage au Mexique. Ce fut un grand bonheur de revisiter ces lieux par la pensée, entremêlé du regret de ne pas avoir lu ce livre avant mon voyage. Il aurait été certainement bien différent.

La Vie m'a montré depuis bien longtemps qu'il n'y a pas de “hasard”, aussi cela était juste, à ce moment-là pour moi, de poser mon regard et de visiter ces lieux “magiques” et empreints de “multiples mémoires”, sans cet enseignement.

Je vous invite à découvrir ce livre et les autres écrits de cet auteur, ami d'Henri Gougaud.

Bonne et fructueuse lecture à tous !

Déclaration des droits de l'homme et de la femme à l'amour

Publié le mardi 15 août 2006 (par Dominique)

Jacques SALOMÉ - Texte proposé dans les séminaires de formation du Regard Fertile, animés par l'auteur - 1993
Illustration de Dominique de Mestral dans “Lettres à l'intime de soi” de J. Salomé - Ed. Albin Michel - 2001

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Simples Règles de Vie

Publié le mardi 15 août 2006 (par Dominique)

Jacques SALOMÉ - Charte proposée dans les séminaires de formation du Regard Fertile, animés par l'auteur - 1993
Illustration de Dominique de Mestral dans “Lettres à l'intime de soi” de J. Salomé - Ed. Albin Michel - 2001

Illustration Dominique de Mestral - “Lettres à l'intime de soi” de Jacques Salomé
• Lâchez vos ressentiments, vos rancoeurs, vos accusations.
• Renoncez surtout à vous disqualifier.
• Apprenez à être à l'écoute de vous, dans le respect de vous-même.
• Sécurisez-vous en prenant appui sur le meilleur de vous,
  de l'autre aussi.
• Encouragez-vous en osant reconnaître votre valeur.
• Vivez le présent,
  il y a tant d'éternité en gestation dans un instant.
• Aimez-vous autant qu'il est possible
  et même un peu plus qu'il est possible.
Pour introduire ainsi,
  plus de vie dans l'existence,
  plus de vivance dans votre vie.

Déclaration des droits de l'homme et de la femme à l'Existence.

Publié le mardi 15 août 2006 (par Dominique)

Jacques SALOMÉ - texte écrit en collaboration avec Françoise Rodary - 1992
Illustration de Dominique de Mestral dans “Lettres à l'intime de soi” de J. Salomé - Ed. Albin Michel - 2001


Illustration Dominique de Mestral - “Lettres à l'intime de soi” de Jacques Salomé
Tout vivant, sans distinction d'âge, de sexe, de race, de nationalité, de religion, a le droit :

• d'éprouver ce qu'il éprouve
• de ressentir ce qu'il ressent
• de désirer ce qu'il désire
• d'imaginer ce qu'il imagine
• de rêver ce qu'il rêve
• de penser ce qu'il pense
• d'espérer ce qu'il espère
• de rencontrer qui il rencontre
• de se dire avec ses mots à lui
• et de cheminer sur son chemin
  au rythme qui est le sien.

En conséquence, tout vivant est en droit d'être reconnu,
respecté et confirmé dans ce qu'il éprouve, ressent,
désire, imagine, rêve, pense et espère,
sur son chemin et à son rythme.

Soyons à chaque instant auteur de notre vie

Publié le mardi 15 août 2006 (par Dominique)

C'est nous qui sommes au centre même de notre existence, ce qui veut dire aussi au cœur de notre histoire.

Comme chaque être humain, nous avons reçu au moment de notre conception une germe de vie, une graine d'amour universel et une part de l'énergie cosmique qui nous rattache à l'ensemble de l'univers.

Nous sommes donc responsable non seulement de notre présent et de notre avenir, mais aussi de la relation que nous entretenons avec notre passé.

Ce n'est pas tant ce qui nous est arrivé ou ce qui va surgir dans notre vie qui va influencer notre chemin mais ce que nous en ferons.

Nous pouvons encore nous victimiser et passer l'essentiel de votre temps à entretenir des reproches contre nos parents et tous ceux qui côtoient notre vie et même contre le monde entier, sans oublier de critiquer les politiciens que nous avons élus, et qui décident, des guerres ou qui prennent des décisions pour entretenir la violence et l'injustice.

Nous pouvons aussi nous appuyer sur les forces vives qui naviguent en nous à chaque instant, nous construire à partir de tous les cadeaux que nous offre la vie en respectant sa vivance.

Nous pouvons apprendre à mieux accueillir la beauté et la présence subtile du divin.

Nous pouvons être plus énergétigènes, si nous avons appris à mieux nous définir et nous positionner avec plus de clarté devant autrui.

Nous pouvons commencer à mieux nous aimer si nous acceptons de déposer et de restituer les messages toxiques qui peuvent venir vers nous.

Nous pouvons retrouver et entretenir l'estime de soi si nous acceptons de nous respecter en nous réconciliant avec l'ex-enfant qui est en nous.

C'est le chemin que je souhaite à chacun.
Illustration Dominique de Mestral - “Lettres à l'intime de soi” de Jacques Salomé

Jacques SALOMÉ - “Et si nous inventions notre vie ?” - Edition Le Relié - 2006

Lettre à mon corps

Publié le mardi 15 août 2006 (par Dominique)

C'est à toi que je veux dire aujourd'hui, combien je te remercie de m'avoir accompagné depuis si longtemps sur les multiples chemins de ma vie.
Je ne t'ai pas toujours accordé l'intérêt, l'affection ou simplement le respect que tu mérites. Souvent, je t'ai ignoré, maltraité, matraqué de regards indifférents, de silences pleins de doutes, de reproches violents.
Tu es le compagnon dont j'ai le plus abusé, que j'ai le plus trahi.

Et aujourd'hui au mitan de ma vie, je te découvre un peu avec des cicatrices secrètes, avec ta lassitude, avec tes émerveillements et avec tes possibles. Je me surprends à t'aimer avec des envies de te câliner, de te choyer, de te donner du bon. J'ai envie de te faire des cadeaux uniques, de dessiner des fleurs sur ta peau par exemple, de t'offrir du Mozart, de te donner les rires du soleil, ou de t'introduire au rêve des étoiles.

Mon corps, aujourd'hui je veux te dire que je te suis fidèle. Non pas malgré moi, mais dans l'acceptation profonde de ton amour. Oui, j'ai découvert que tu m'aimais, mon corps, que tu prenais soin de moi, que tu étais vigilant et étonnamment présent dans tous les actes de ma vie.

Combien, de violences as-tu affrontées pour me laisser maître, pour me laisser être, grandir avec toi ?
Combien de maladies m'as-tu évité.
Combien d'accidents as-tu traversé pour me sauver la vie ?
Combien d'abandons as-tu accepté pour me laisser entrer dans le plaisir ?

Bien sûr, il m'arrive parfois de te partager et même de te laisser aimer par d'autres, par une que je connais et qui t'enlèverait bien si je la laissais faire…

Mon corps, maintenant que je t'ai rencontré, je ne te lâcherai plus…

Nous irons jusqu'au bout de notre vie commune et quoiqu'il arrive, nous vieillirons ensemble.

Jacques SALOMÉ - “Lettres à l'intime de soi” - Edition Albin Michel - 2001
Illustrations de Dominique de Mestral

Quand je te demande d'être écouté.

Publié le mardi 15 août 2006 (par Dominique)

Quand je te demande de m'écouter et que tu commences à me donner des conseils, je ne me sens pas entendu.

Quand je te demande de m'écouter et que tu me poses des questions, quand tu argumentes, quand tu tentes de m'expliquer ce que je ressens ou ne devrais pas ressentir, je me sens agressé.

Quand je te demande de m'écouter et que tu t'empares de ce que je dis pour tenter de résoudre ce que tu crois être mon problème, aussi étrange que cela puisse paraître, je me sens encore plus en perdition.

Quand je te demande ton écoute, je te demande d'être là, au présent, dans cet instant si fragile où je me cherche dans une parole parfois maladroite, inquiétante, injuste ou chaotique. J'ai besoin de ton oreille, de ta tolérance, de ta patience pour me dire au plus difficile comme au plus léger.

Oui simplement m'écouter sans “excusation” ou accusation, sans dépossession de ma parole.

Ecoute, écoute moi. Tout ce que je te demande c'est de m'écouter. Au plus proche de moi. Simplement accueillir ce que je tente de te dire, ce que j'essaie de me dire. Ne m'interromps pas dans mon murmure, n'ai pas peur de mes tâtonnements ou de mes imprécations. Mes contradictions comme mes accusations, aussi injustes soient-elles, sont importantes pour moi.

Par ton écoute je tente de te dire ma différence, j'essaie de me faire entendre surtout de moi-même. J'accède ainsi à une parole propre, celle dont j'ai longtemps été dépossédé.

Oh non, je néai pas besoin de conseils. Je peux agir par moi-même et aussi me tromper. Je ne suis pas impuissant, parfois démuni, découragé, hésitant, pas toujours impotent.

Si tu veux faire pour moi, tu contribues à ma peur, tu accentues mon inadéquation et peut-être renforce ma dépendance.

Quand je me sens écouté je peux entrer en reliance. Etablir des ponts, des passerelles incertaines entre mon histoire et mes histoires. Relier des évènements, des situations, des rencontres ou des émotions pour en faire la trame de mes interrogations. Pour tisser ainsi l'écoute de ma vie.

Oui ton écoute est passionnante. S'il te plaît écoute et entends moi.

Et si tu veux parler à ton tour, attends juste un instant que je puisse terminer et je t'écouterai à mon tour, mieux, surtout si je me suis senti entendu.

Jacques SALOMÉ - “Lettres à l'intime de soi” - Edition Albin Michel - 2001
Illustrations de Dominique de Mestral