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Iquitos, capitale de Loreto

Publié le jeudi 14 mai 2009 (par Dominique)

Je poursuis mon carnet de voyage péruvien avec la ville d'Iquitos.

La découverte de l'Amazonie péruvienne a commencé l'an dernier à la mi mai - je suis donc en période d'anniversaire - avec l'atterrissage à 7h du matin sur un petit aéroport en pleine forêt tropicale.

Aéroport d'Iquitos
La piste de l'aéroport d'Iquitos à quelques mètres de la forêt tropicale.

La surprise est grande en débarquant de Lima, à 800 kilomètres au sud.
On a la sensation de passer de l'hiver à l'été en 2 heures de vol.
On quitte Lima à 5h du matin avec une température qui voisine les 12° pour se trouver à 7h en pleine jungle pratiquement avec 25° et un taux d'humidité proche de 80%. Le temps de récupérer les bagages on est trempé.

Moi qui ne connaissais du Pérou que Lima, la cordillère blanche de la région de Huaraz, la cordillère des Andes, dans la région de Cuzco et du lac Titicaca, la région des volcans autour d'Arequipa et un tout petit peu la côte pacifique, le dépaysement est total.

Les péruviens sont visiblement toujours aussi agréables, souriants, gentils que lors de mon premier voyage.
ici ils sont à la fois plus détendus, et plus excités.

Ils semblent prendre la vie avec plus de détachement, plus cool, comme on dit aujourd'hui, et en même temps ils courent tout le temps partout. L'aéroport et ses abords ressemblent à une fourmilière et la ville grouille de motos, de moto-carros - les moto-taxis -, de minibus et bus de ligne. Tout ça circule dans tous les sens, dans un bruit infernal et à grand renfort de klaxons !

Les Moto-carros
La circulation typique avec les moto-carros qui assurent la majorité du trafic en, et hors la ville.

Le contraste entre la forêt amazonienne et la ville est particulièrement saisissant.
Les deux sont particulièrement vivants, mais très différents.
Finalement du fait de ce contraste, il est tout à fait possible d'apprécier les deux.

J'étais contente de rejoindre ma “cabane sur pilotis” dans la jungle et de fuir ce vacarme étourdissant et cette cohue, et quelques jours plus tard j'étais tout aussi contente de retrouver la “civilisation”.
Chaque mode de vie à ses charmes, ses avantages et ses inconvénients.

Iquitos bénéficie d'une situation particulière au nord du Pérou, cette capitale du département de Loreto, qui est immense, est un ilôt civilisé au milieu de nulle part.
On y arrive par bâteau sur l'amazone, ou par avion depuis principalement Lima via parfois Pucara.

Aucune route ne relie cette “capitale” au reste du pays.
Cela est du à la densité de la forêt et à l'implantation très disséminée des populations qui sont en grande partie indigènes et ne courent pas vraiment après la civilisation.
Une route d'asphalte est en construction depuis plusieurs années pour relier Iquitos à Nahauta à 96 kilomètres au sud.

Iquitos s'est développée à l'arrivée des Conquistadors et l'implantation pendant quelques 20 années des jésuites, puis elle a vivoté jusqu'à l'arrivée d'armateurs espagnols qui ont participé au grand boum du caoutchouc avec l'extraction du latex à partir de l'hévéa. Cela ne durera qu'une cinquantaine d'années. Il faudra la découverte de pétrole dans la région pour relancer un peu l'activité.

Aujourd'hui Iquitos vit en grande majorité du tourisme, de la vente de produits de la forêt et de l'artisanat, mais aussi de la vente d'animaux de la jungle aux zoos du monde entier.

La maison de Fer
La maison de fer, conçue et dessinée par Gustave Eiffel.
(image qui provient de la galerie de Galerie de Pierre Pouliquin sur le web)

Il reste de son passé glorieux quelques bâtisses autour de la Plaza de Armas, et sur le Malecon le long de l'amazone, qui demandent une rénovation d'urgence. Certaines sont déjà réhabilitée comme la Maison de Fer conçue par Gustave Eiffel devenue un restaurant de bonne qualité à l'étage et l'ex-Hôtel Palace aujourd'hui propriété de l'armée, et grâce à cela parfaitement entretenu et rénové. On y admire des carrés de faïence émaillée sur les murs extérieurs.

Bâtiment des services de l'Education
Tout près de la Plaza de Armas ce bâtiment des services de l'education.


Le Malecon
La promenade aménagée le long de l'amazone : le Malécon.

C'est le quartier de Belen et son célèbre marché qui est le plus pittoresque.
Ce bidonville est la partie la plus peuplée d'Iquitos. Il consiste en un enchevêtrement inextricable de maisons sur pilotis qui devient un gigantesque quartier flottant au moment des crues du fleuve, la moitié de l'année.

Le Belen
une vue partielle du Belen.

Le marché est immense, vous pouvez facilement y passer des heures à le parcourir. Il fonctionne pratiquement toute la journée sauf le dimanche où il semble qu'une partie des échoppes ferment à partir de 14h.

Le marché
Un étal de volailles sur le marché.

On y trouve de tout organisé par secteurs : viandes, volailles, triperie, poissons, fruits et légumes, quincaillerie, marché aux herbes et au fleurs pour les cérémonies, potions et pharmacopée locale comme marchands de tabac..., mais aussi chaussures, vêtements et coiffeurs !

Restauration et hébergement bénéficient d'un grand choix.
Il est facile de manger et de se loger pour des sommes modiques.
Il suffit d'être prudent dans ses choix, tout comme pour les croisières sur l'Amazone.

Les habitants d'Iquitos affectionnent la Plaza de Armas, il s'y passe toujours quelque chose : des manifestations très fréquentes, j'ai assisté à plusieurs durant mon séjour, ils viennent s'y reposer ou y manger leur casse croûte le midi, le dimanche matin ils assistent à la parades de tous les corps officiels et des écoles (petits et grands, hommes et femmes défilent au son de la fanfare au pas de l'oie... impressionnant !) et le dimanche soir ils se retrouvent autour de la fontaine centrale illuminée.

Iquitos, manifestation
Plaza de Armas, manifestation


Plaza de Armas - la fontaine illuminée
Plaza de Armas, la fontaine illuminée le dimanche soir

*****

Sur le site communautaire de Ciao j'y ai déposé un avis plus complet sur Iquitos.
www.ciao.fr/Iquitos
Il n'est pas nécessaire de faire partie du “club” pour lire les avis de consommateurs.

Bientôt, plus de photos concernant Iquitos dans le portfolio, référencé dans la partie droite du blog.

Cuzco, ancienne capitale de l'empire Inca

Publié le mardi 12 mai 2009 (par Dominique)

Dans mon périple latino-américain de mai 2008, je suis revenue avec grand plaisir à Cuzco (qui s'écrit aussi très souvent “Cusco”).
À 3300m d'altitude, et quelques 300.000 habitants, elle était la ville la plus importante de l'Empire Inca.
Aujourd'hui, elle est le point de départ incontournable pour les touristes du monde entier qui vont faire le chemin de l'Inca vers le Machu Pichu, et tous ceux qui souhaitent découvrir la vallée sacrée de l'Urubamba et les villes chargées d'histoire comme Ollantaytambo, Chinchero, Pisac, et en profiter pour visiter les étonnantes mines de sel les Salines de Maras, ou les surprenant cirques agronomiques de Moray.

N'oubliez pas les nombreux et impressionnants vestiges Incas tout autour de Cuzco :
  • Saqsawayman (faucon satisfait), un site gigantesque qui domine toute la plaine de Cuzco ou se déroulent les fêtes de l'Inti Raymi, malheureusement il a été en grande partie démoli par les espagnol pour construire la ville de Cuzco,
  • Quenqo (zigzag), Site étonnant comprenant des sièges taillés dans une roche calcaire grise et une sorte de grotte labyrinthe,
  • Pukapukara (fort rouge), sorte de grosse habitation en pierre rouge comme Saqsawayman
  • Tambomachay (le bain de l'Inca), de l'autre côté de la route qui passe devant Pukapukara, un édifice de bain cérémoniel où coule une eau cristalline dans des fontaines toujours en fonctionnement.

La ville des conquistadors est construite sur les ruines ou les fondations de la capitale des Incas.
De nombreux anciens palais ou résidences de nobles ont des sous-bassements et murs très épais de grès rouge taillés par les anciens incas. Les murs légèrement inclinés forment des structures anti-sismiques.

Mur de fontation Inca
Une bâtisse des conquistadors élevée sur des fondations incas en pierres taillées de grès rose.

Il y a encore de nombreux vestiges du passé glorieux des incas comme autour, sous l'église et le cloître de Santo Domingo : la Qoricancha. Si vous n'avez le temps de visiter qu'un seul lieu à Cuzco, visitez la Qoricancha (“la cour d'or” en quechua), dont les murs, au temps des Incas, étaient recouverts de feuilles d'or.

la Qoricancha
la Qoricancha de nuit.

Aujourd'hui c'est une ville entièrement tournée vers le tourisme.
Elle reste malgré cela agréable, les habitations couvrent les pentes des montagnes alentours, l'essentiel de la ville est dans la vallée.

Cuzco à flanc de montagne
Un des versants de Cuzco vu depuis les hauteurs du quartier San Blas.


Cuzco, vue générale
Cuzco, vue générale en montant vers le site de Saqksawayman.

À Cuzco on passe son temps à monter et à descendre, il faut se déplacer tranquillement car l'altitude se fait sentir.

Autour de la Plaza de Armas, de nombreux cafés, restaurants, banques, échoppes de change, services internet et photo… ainsi que trois églises : La cathédrale, accolée à la Iglesia del Triunfo et la Compañia de Jesu Maria, toutes de grès rouge que l'on trouve dans toute cette région. Le jardin au centre de la place est bien agréable car, si la température est très douce dans la journée (il fait souvent très beau), matin et soir il fait très froid, autour de 9°. Les bancs sont souvent occupés, surtout l'après-midi. Le soir tous les bâtiments sont éclairés, et la place reste très vivante tard dans la nuit.

Cuzco, place d'armes et cathédrale
Depuis les arcades, la cathédrale et la place d'armes.


Cuzco, place d'armes
Le jardin central de la place d'armes.


Place d'armes la nuit
La place d'armes et l'Iglesia de la Compaña de Jesu Maria de nuit

Vous n'échapperez pas au quartier San Blas, quartier bohème, quartier des artistes, de l'artisanat et des touristes par excellence. Il y a énormément de choix, à tous les prix. Le pire côtoie le meilleur. Des sculptures, des tapisseries, des bijoux, des tissus superbes dans des boutiques cossues, à côté d'échoppe d'artisanat plus rudimentaire. Dans la journée, sur la place à côté de l'église San Blas, de nombreux étals font penser à Montmartre. De ce fait il y a aussi des boutiques qui vendent des pierres, des perles, des graines… pour ceux qui vont fabriquer des bijoux et autres souvenirs pour touristes. Cela peut vous permettre de trouver de quoi faire vous-mêmes des pièces uniques pour un prix très intéressant.

Une ruelle Quartier San Blas
Une ruelle quartier San Blas

C'est un quartier tout blanc, qui serpente sur le versant de la montagne, les rues se terminent souvent par des escaliers… et selon l'hôtel choisi… il faudra terminer le voyage à pied, la valise à la main ou le sac sur le dos.

Une rue du quartier San Blas
Une ruelle en escalier du quartier San Blas

Aux fenêtres le drapeau inca, tout particulièrement en juin pour L'Inti Raymi, la grande fête du soleil qui réunit des péruviens de toutes les régions pendant plusieurs jours autour du solstice le 24 juin.

Si vous avez le temps de flâner je vous recommande le marché qui est à l'autre bout de la ville, au delà de la plaza San Francisco, très vivant, plein de trésors : fruits, légumes, plantes, herbes, préparations médicinales et pour les rituels incas… Vous pourrez déguster de très bons cocktails de fruits à l'une des nombreuses échoppes du marché. En chemin vous croiserez de nombreux vendeurs ambulants avec de tout petits étals proposant des pierres, des bijoux, petites pièces d'artisanat… les prix sont beaucoup moins cher que les mêmes au quartier San Blas.

La porte du quartier du marché
La grande porte en pierre qui marque l'entrée du quartier du grand marché de Cuzco


Etal de jus de fruits et légumes
Un comptoir pour se faire préparer un cocktail de jus de fruits et légumes


Etal de fruits
Un marchand de fruits de saison en juin.

Cuzco est très étendue, on marche beaucoup sans s'en rendre compte. Il y a un balais incessant de taxis qui sillonnent la ville jour et nuit. Si on réside quelques jours à Cuzco on comprend tout à fait, et pour quelques soles on fait appel à eux pour aller d'un point à un autre. C'est très bon marché, il y en a partout.

Les péruviens sont très gentils, ils ont souvent le sourire, ils vous renseignent facilement et cherchent beaucoup à échanger, discuter. Ils sont très curieux de ce qui nous amène chez eux, de ce qu'on pense de leur pays, mais aussi avide de raconter, d'expliquer comment ils vivent et de faire découvrir les bons coins, les bons endroits… Il faut être prudent, et parler de préférence espagnol. Les français sont en général très bien accueillis.

Une vendeuse ambulante
une vendeuse ambulante

Pour l'hébergement et la nourriture il y a vraiment l'embarras du choix, à tous les prix et toutes les catégories.

Des photos de Cuzco et des alentours dans le portfolio.

Lima la grise

Publié le lundi 11 mai 2009 (par Dominique)

Beaucoup de voyageurs méprisent souvent Lima… à tort pour moi.
Cela vient du fait que souvent le touriste européen choisit la saison sèche, qui correspond aux mois de juin/juillet/août.
Il fait relativement doux entre 15 et 20°, il pleut très peu, mais les nuages restent bloqués au dessus de Lima entre le pacifique et la cordillère des Andes. Il en résulte une luminosité grise, un ciel rarement dégagé, et une sorte de crachin matin et soir. Heureusement de nombreuses bâtisses ont des revêtements très colorés : jaune, rouge, bleu, avec des éléments de décoration blanc ou couleur bois qui réchauffent le paysage.

Lima
Une rue typique du quartier historique avec d'anciennes maisons coloniales très colorées.

Cette capitale est bruyante, polluée, grouillante de circulation n'est pas des plus jolies surtout les quartiers en bordure de la ville “historique”. Certains quartiers traversés depuis l'aéroport m'ont beaucoup fait penser aux quartiers nord de Paris en bordure du périphérique. Je n'ai pas pris de photos, par manque de temps, parce que je discutais avec le chauffeur de taxi qui me faisait le transit entre l'aéroport et l'hôtel en centre ville, et aussi parce que j'ai traversé ces zones soit de nuit, soit au jour naissant donc en roulant toujours à vive allure. La misère est très présente, très marquée dans ces quartiers, mais les gens sont gentils, souvent aimables et ouverts, surtout si vous parlez quelques mots d'espagnol et cherchez à mieux connaître leur pays et leur ville.

Je n'ai jamais eu le temps de m'arrêter vraiment à Lima et c'est un grand regret car le peu que j'ai réussi à visiter et le peu où j'ai pu flâner m'a vraiment donné envie de revenir avec du temps devant moi.

Le centre historique autour de la plaza de Armas est très vivant et mérite des visites minutieuses comme l'Église et le Cloître San Francisco. Ce dernier est vraiment superbe avec des mosaïques particulièrement bien conservées et des fêtes très colorées.

Lima San Francisco
Église et cloître San Francisco de nuit.

Mosaïques san Francisco Lima
Mosaïques du cloître San Francisco.

À voir bien sûr la Cathédrale, le Palais de l'Archevêché, le Palais Gouvernemental avec la relève de la garde à midi et à 18h, ainsi que les anciennes bâtisses coloniales qui bordent la place d'armes.

Maisons coloniales
Maisons coloniales qui bordent la Place d'Armes.

Dans les rues adjacentes des maisons art-déco, d'anciennes maisons de riches armateurs ou commerçants comme la Casa de Osambela Oquendo, la plus belle, la plus haute, et une des plus anciennes maisons coloniales de Lima, tout près de l'église et du cloître Santo Domingo. J'ai eu la chance de visiter cette maison un dimanche seule avec une amie. Depuis la terrasse la plus haute on découvre le pacifique et le port de Callada. Cela permettait à l'armateur qui l'a faite construire de surveiller ses navires. Elle accueille aujourd'hui l'Académie péruvienne de langues.

Casa de Osambela Oquendo
Casa de Osambela Oquendo.

Vous pouvez loger tout près de la Plaza de Armas à l'Hôtel España (hotelespanaperu.com). Le site internet est en 3 langues (français, espagnol, anglais), vous pouvez réserver via internet très facilement - la réponse est très rapide - et par téléphone. Il propose un service de taxi très efficace pour tous vos transferts vers et depuis l'aéroport à toutes heures. C'est un hôtel simple, un cadre très particulier qui mérite le détour, un confort correct, comme les prix. Le hall donne une bonne idée du style particulier décliné sur les 3 étages de cette ancienne maison coloniale propre et sans chichis. Il a l'avantage d'être en plein centre pour des tarifs très compétitifs. Cela fait gagner beaucoup de temps pour tout ce qu'on veut faire sur Lima.

Hotel España - le hall
Hotel España, le hall.

Si vous avez un peu de temps avec le bus allez jusqu'au “Miraflores” le grand quartier moderne en bordure du pacifique, avec de grands ensembles d'immeubles, des centres commerciaux (dont certains sont très intéressant pour les prix et le choix d'articles d'artisanat de tout le Pérou) qui dominent le pacifique et le parc des amoureux avec une sculpture colossale : le baiser.

le jardin des amoureux
Le jardin des amoureux en front de pacifique dans le Miraflores.

Si vous avez poussé jusque là vérifiez que vous êtes dans les jours et heures d'ouverture du Musée de l'or. Tout proche de cette zone, il vaut franchement le détour. Il y a peu de salles, très intéressantes par la qualité des pièces présentées et la mise en valeur des objets. Vous pourrez admirer des superbes pièces religieuses, des bijoux, des costumes, beaucoup d'objets quotidiens très anciens… J'ai beaucoup regretté il y a 4 ans, quand je l'ai visité, de ne pas avoir d'appareil photo numérique car les prix des catalogues étaient très chers 30 à 35 dollars pour le contenu. Un musée bien conçu, agréable. Dans l'espace à l'extérieur du musée, des boutiques d'artisanat, bijouterie de grande qualité.

Et pour terminer la journée…, il faut au moins une journée pour ce quartier, rendez-vous au Montmartre péruvien : le Barranco qui surplombe le pacifique avec un empilement de cafés, restaurants accrochés au flanc de la colline.

Et, il reste encore énormément à voir… en dehors des lieux que je viens de décrire brièvement.
Lima mérite vraiment le détour et la visite.

Vous trouverez d'autres vues de cette ville dans le portfolio sur Lima.

Chivay et le Cañon del Colca

Publié le dimanche 3 mai 2009 (par Dominique)

Chivay capitale de la province de Caylloma, à 3 630 mètres d'altitude, se situe à l'entrée du réputé Cañon Del Colca.

Le Cañon Del Colca, avec le Cañon De Cotahuasi, bat à plates coutures le Grand Canyon des USA avec une profondeur qui va jusqu'à 3 191 mètres.

Canon Del Colca
Canon del Colca, les cultures en terrasses tout près de Chivay.


Le rio Colca, le plus long fleuve qu'on trouve sur la côte Pacifique de l'Amérique du Sud avec 450 km de long prend sa source est à près de 5 000 m d'altitude, ensuite il serpente tout d'abord sur l'Altiplano avant d'entailler les roches volcaniques sur une centaine de kilomètres, avant de rejoindre la plaine côtière.
Depuis Chivay, la vue sur le cañon est vraiment superbe, l'atmosphère change complètement selon le moment de la journée.
Il mérite d'être vu au lever du jour, mais aussi dans le jour déclinant qui fait ressortir tous les détails des reliefs.
Si votre périple au Pérou vous mène jusque là, gardez du temps pour Chivay et le Cañon del Colca.

Un peu d'histoire : Cette région a commencé de se peupler vers 10 000 av.J.-C. et son histoire est assez mouvementé, bien qu'elle soit en altitude et loin des grands axes de communication.
L'histoire de la région porte des traces de lutte pour des terres fertiles.
Les premiers habitants seront expulsés par les Collaguas et les Cabanas, s'installent ensuite des populations dans un premier temps entre la partie haute de la vallée et Maca, puis une seconde vague autour de Cabanaconde.
Ce sont des paysans qui vivaient dans de petits hameaux disséminés.

A partir du VIIème siècle, ils développent l'agriculture et l'élevage grâce à la technique des terrasses (andenes). Cela réclame un travail colossal qui a permis l'établissement d'une population nombreuse pour une région aussi sèche : 60 000 habitants dans le courant du XVème siècle. Colca veut dire grenier.
ce n'est que vers 1500, que les Incas prennent possession du canyon. Ils installent à Coporaque leur capitale locale. Ils ne réussiront pas à imposer leur administration aux Cabanas, pas vraiment plus que les espagnols.
Cela ne marchera pas malgré les tentatives à partir de 1567, quand le vice-roi Toledo obligera les indigènes à se regrouper en 14 reducciones (villages), détruisant les traditionnelles ayllus, (communautés familiales) pour mieux contrôler les Indiens, les convertir au catholicisme, leur faire payer des impôts, et recruter facilement une main d’œuvre bon marché pour le travail des mines.
Les épidémies amenées par les colonisateurs abaisseront la population à 9 000 habitants en 1690.
Entre 1769 et 1781, les Indiens se rebelleront contre les abus des Espagnols.


Chivay
la ville actuelle compte quelques 5 000 habitants, c'est la plaque tournante touristique et économique de la région.

Elle offre un certain choix d'hébergements, d'hôtels, de circuits touristiques, de location de véhicules divers (vélos, mini-bus, voiture…), mais elle n'est certainement pas toujours à la mesure des attentes des touristes qui se risquent jusque là.

Se risquent, parce que ce cañon est entouré de très hauts volcans : Le Coropuna (6 613 m) et le l'Ampato (6 310 m), l'altitude importante est souvent un obstacle pour des personnes peu habituées, qui supportent très mal de rester plusieurs jours à des altitudes qui dépassent toujours les 3 000m.

Je considère avoir beaucoup de chance de ne pas souffrir de l'altitude, je n’ai jamais été atteinte de SOROCHE, nom donné par les péruviens pour le mal de l’altitude. Toutefois, je ne me prive pas sur place de l'aide particulièrement efficace des feuilles de coca mâchées presque à longueur de journée quand il y a de la marche à faire. Les habitants des lieux en on toujours dans des petites besaces spéciales qu'ils portent en bandoulière.

Marché de Chivay
Sur la place d'armes de Chivay les échoppes des femmes qui tricotent et brodent.

À Chivay comme dans tout le cañon jusqu'à Cabanaconde, l'artisanat est très important. Sur le marché et la place principale de Chivay des femmes tissent, tricotent, assemblent toute la journée pour nourrir leurs étals très colorés. C'est particulièrement vivant et agréable pour le touriste de passage, d'acheter un vêtement, un objet, qu'il voit fabriqué sous ces yeux. Il sait que l'argent donné en échange du produit ira directement à une famille, pas rémunérer une multitude d'intermédiaires !

Costumes de femmes de Chivay
Les femmes en costume traditionnel attendent le bus.

Les costumes de femmes sont très colorés. Robes et vestes sont brodées de motifs floraux superbes. Toutes portent un chapeau rond, dur (un vrai casque !) rehaussé lui aussi de broderies.

En juin il fait très beau et chaud dans la journée entre 20 et 25°, mais dès que le jour décline la température descend jusqu'à 9° !
cela permet d'apprécier les deux piscines d’eau chaude entre 25 et 40° qui sont aussi un des centres d'intérêts de Chivay. Des sources naturelles d’eau chaude volcanique sont utilisées depuis très longtemps par les Incas pour guérir toutes sortes de maladies de peau en raison du soufre vert contenu dans l'eau. Un système simple, mais ingénieux des canaux apporte de l'eau originellement à 72°C vers de grandes piscines qui offrent une eau à 38°C. Nager, s’immerger dans cette eau est une très agréable expérience de détente dans un cadre de montagne et de nature superbe qui entourent la rivière de Colca.

Cabanaconde Gardez une journée, ou au moins une nuit, pour ce village du bout du monde, qui n'a pas de route goudronnée. Il y a seulement 30 ans que la route en graviers a atteint Cabanaconde. De ce fait l'arrivée d'un bus de touriste est encore un évènement ici. Les villageois s’attroupent le matin ou le soir, quand les bus ou minibus déchargent leur lot de touristes sur la place du village. Les mules sont omniprésentes dans les rues…

Le nom vient de Cabana Kunti, le Kuntisuyu était la partie sud-est de l'Empire inca.
Les champs de maïs occupent l'ensemble des terres cultivables autour de la localité. Ils sèment début septembre, et récoltent début mai. Si vous avez la chance d’y aller entre janvier et avril vous aurez le privilège de découvrir ces champs donnant une touche verte bien agréable à l'environnement du village qui est très gris et poussiéreux.
Les petits pains au maïs sont délicieux !

L'église du village a été reconstruite après le séisme de 1784, les statues sont habillées en costumes locaux, comme c’est le cas dans tout le Pérou.
Cabanaconde, prend progressivement de l'ampleur, c'est un point de départ idéal pour les treks les plus intéressants du Colca.
Le tourisme amène au fil des dernières années des modifications profondes avec la constructions de structures hôtelières imposantes comme le Kuntur Wasi. Un lieu moderne respectueux de l’habitat local.

Cabanaconde
Cabanaconde au petit matin depuis la terrasse du Kuntur Wasi.


Depuis sa terrasse qui domine le village vous pourrez assister au lever du jour au fin fond du cañon, écoutant le village s'éveiller peu à peu. Cela mérite d'être vécu sans précipitation, de prendre son temps, de prendre le temps de vous mêler à la population, de rentrer dans les échoppes…
Peu de gens prennent ce temps, vous ne serez pas gênés par les hordes de touristes. Ils ne vont pas jusqu'au village, ils restent tous agglutinés à la Cruz del Condor pour voir les condors à un point pratique et stratégique du cañon, mais qui est loin d'être le plus beau. Les condors sont attirés là pour les touristes grâce à des charognes disposées en contre-bas. C'est l'attraction touristique, certes, mais le plus beau reste le cañon en lui-même.

Ne vous trompez pas de cible, ce qui est à admirer c'est le CAÑON !
lLa flore dans cette région en apparence désertique est étonnante, beaucoup de cactus, mais aussi des fleurs dont la fleur rouge emblème du Pérou : la Cantuta.

Flore du canon
Un paysage typique de la flore qu'offre le cañon : Eucalyptus, cacutus…


La Cantuta
La Cantuta la fleur emblématique du Pérou peut être rouge ou jaune.

Vous trouverez d'autres photos à propos de cet article dans mon portfolio sur le Cañon de la Colca :
Cañon del Colca

Amazonie Péruvienne

Publié le mardi 28 avril 2009 (par Dominique)

En mai dernier, je partais à nouveau pour le Pérou, premier pays d'Amérique Latine que j'ai visité en 2005.

Mon projet n'était plus la découverte touristique d'un pays, mais de pénétrer plus profondément la connaissance du pays et des gens. À cela s'ajoutait le désir de travailler avec un ou des chamanes sérieux pour approfondir, entre autre mes connaissances et mon approche des soins par les plantes.

Quand j'avais lu en 2004 le livre de Corine Sombrun, Journal d'une apprentie Chamane, qui relate assez fidèlement son expérience au Jardin Botanique de Sachamama près d'Iquitos, avec Francisco Montès, je me suis immédiatement dit : c'est avec lui que je veux apprendre.

Le Jardin Botanique de Sachamama
Un des bâtiments du jardin Botanique de Sachamama en pleine forêt tropicale.


En septembre 2007 Don Francisco Montès Shuna est venu faire des conférences, des soins et des ateliers de parfums en Avignon !
Quand le Pérou vient à domicile, c'est difficile de résister.
La rencontre rapide avec Francisco a été déterminante.
La présence à ses côtés d'une collaboratrice française, Rachel Willay, parfaitement bilingue est un atout qu'on ne laisse pas filer non plus, quand, comme moi, la langue espagnole s'apprend au fil des voyages…
De nombreux échanges par email m'ont permis de préciser mes buts et d'organiser mon voyage.
Car cette fois rien d'organisé par un voyagiste, pas de logistique prise en charge par une personne avertie connaissant bien le pays.
L'aventure commençait en France…

L'Amazonie péruvienne est très différente du Pérou que j'avais visité : Cordillère Blanche, région de Cajamarca, Lima, le canyon de la Colca, le lac Titicaca et la vallée sacrée des Incas entre Cusco et le Machu Pichu.

L'Amazonie péruvienne, Amazonas, comme on désigne cette région en espagnol, dans sa totalité couvre pratiquement la moitié de la surface du Pérou, mais n'héberge que 5% de la population totale. Elle se situe à l'est de la cordillère des Andes qui traverse le continent comme une colonne vertébrale. Elle se déroule sous des latitudes très différentes entre la zone à l'extrême nord du Pérou à la frontière de l'Equateur, de la Colombie et du Brésil ; et les espaces à la hauteur de Lima, d'Ica, et plus au sud à la hauteur de Cusco près de la frontière bolivienne.
C'est une flore, une faune, un climat et un mode de vie très différent.

Le Jardin de Sachamama est à 18 km au sud d'Iquitos, capitale de la province de Loreto.
Dans la partie nord de l'amazonie péruvienne, avec un climat tropical humide.

l'Amazone
L'amazone vue d'avion en arrivant vers Iquitos.


Le contraste est saisissant pour le voyageur qui arrive à 7h du matin de Lima.
Vous embarquez à la mi mai à Lima à 5h du matin avec une température d'environ 15 degrés la nuit, vous débarquez deux heures plus tard à l'aéroport d'Iquitos dans une atmosphère chaude et humide à 25 degrés. On est littéralement saisi dès l'ouverture de la porte de l'avion.

J'ai découvert Iquitos, la ville la plus importante en nombre d'habitants de l'Amazonie péruvienne dans son ensemble, la seule ville qui ne soit accessible que par avion ou bâteau. C'est une ville exubérante, bruyante, très vivante. Elle a perdu de son prestige acquis pendant la période d'essor du au boum du caoutchouc. Beaucoup de belles demeures de la fin du 19ème siècle sont en piteux état. Il semble toutefois que la ville et la région investissent dans la restaurations de ces anciens bâtiments.

Une artère principale d'Iquitos
Une artère principale d'Iquitos avec son flot de motocarros.


Direction de l'éducation pour la province
Ancien bâtiment qui regroupe les services d'éducation de la Province de Loreto.


Iquitos s'est développé le long d'un coude à 90 degrés du fleuve Amazone qui est assez large à cet endroit de son parcours. Elle a une population très jeune en majorité agée de 15 et 30 ans. Beaucoup de métis et d'indigènes viennent habiter par période dans la ville ou dans le quartier populaire de Belem. Cela leur permet de vendre leur artisanat et d'acheter en contre partie des denrées ou produits dont ils ont besoin dans la forêt.

Une route est en construction pour rejoindre la ville de Nahauta, à quelques 100 kilomètres au sud.

De nombreuses possibilités de voyages, croisières, circuits touristiques, tourisme indigène avec prise d'ayahuasca sont proposés par une multitude de petites agences en ville. Il faut être très prudent car il y a tout et n'importe quoi. Chacun annonce l'exceptionnel !!! qui est loin d'être au rendez-vous malheureusement.

Je suis restée quatre semaines à Sachamama avec quelques incursions à Iquitos pour arrêter de servir de pitance aux moustiques que rien n'arrête dans la forêt. Seules les infâmes spirales vertes chinoises qu'on brule les éloigne un peu. J'avais envie de connaitre un peu la ville et ses habitants, même si ce n'était pas ma priorité dans ce séjour.

l'Amazone
L'Amazone à Iquitos.


Je n'ai pas eu le temps de faire une croisière sur l'Amazone, c'est un bon prétexte pour y retourner… ce fleuve me fascine depuis l'enfance.
Cela aussi j'ai envie de le faire avec des gens qui connaissent bien la région, sont fiables et sérieux. Mon but est de rencontrer, autrement qu'en touriste lambda, les populations qui vivent le long des rives.

Organiser son voyage depuis la France pour se rendre à Iquitos est assez facile. Cela nécessite de passer par Lima, éventuellement faire une escale d'une nuit. Ensuite si vous parlez un peu espagnol, sur place les gens sont très gentils et très serviables. Il y a beaucoup de possibilités de logement à des prix très abordables.

La forêt tropicale est d'une luxuriance impressionnante avec des arbres de dizaines de mètres de haut, des palmiers géants, une variété de flore qui pousse à une vitesse vertigineuse.
Flore Amazonienne
la végétation autour de Sachamama.


Quand on vit en immersion dans la forêt, dans un habitat en bois avec une toiture de palme, on peut observer la faune en la dérangeant très peu : oiseaux, papillons (le fameux papillon bleu), libellules, singes, serpents et lézards…
Lézard
Un lézard


Petit singe amazonien
Un singe me regarde…


Si vous ne craignez pas la compagnie des mygales dans les parois ou cloisons, ou bien des rats dans la toiture qui seront vos colocataires, c'est une expérience passionnante à bien des niveaux.
mygale
ma colocataire brune…


Entendre la vie de la forêt 24 heures sur 24 est déroutant. La nuit est presque plus bruyante que la journée.
La nuit tombe très vite en 15 minutes il fait nuit autour de 18h, le jour se lève plus lentement à partir de 5h30 du matin.
C'est une région ou il pleut pratiquement tous les jours, mais la température reste entre 19 et 25 degrés dans les mois de mai et juin. On peut facilement être en tee-shirt sous la pluie, par contre le linge a beaucoup de mal à sécher, ce qui fait apprécier la civilisation à sa juste valeur avec ses lave-linges et séchoirs pour ramener un linge qui ne sent pas l'humidité avec un zeste de spirale anti-moustiques !!!

Bientôt dans le portfolio, plus de photos sur ce voyage.

Le Pérou

Publié le mardi 2 janvier 2007 (par Dominique)

C'est le premier pays d'Amérique Latine que j'ai visité.

Il reste après le Mexique et le Guatemala, que j'ai découverts ensuite, celui qui garde ma préférence, en premier lieu par la diversité des paysages et en second la gentillesse des péruviens.

Pérou - Cordillère Blanche
La Cordillère Blanche

Ce pays, vaste comme deux fois la superficie de la France, offre des paysages totalement différents selon que vous longez le Pacifique par endroits complètement désertique ; d'autres sont chargés d'histoire comme dans la région de Trujillio au nord ; que vous circuliez entre la cordillère blanche - avec ses sommets majestueux enneigés comme le “Huandoy” culminant à 6300 m, - et la cordillère noire en face, d'où sont extraits des minéraux comme : cuivre, zinc, argent… ; et de l'or bien sûr, dans la région de Caraz, Huaraz, vallée synonyme de douceur de vivre avec un climat à 22° pratiquement toute l'année qui apporte à profusion oranges, citrons, pêches, avocats, mangues, asperges, aubergines… d'une saveur sans pareille ; ou plus au sud la vallée sacrée des Incas avec le mystérieux Machu Pichu, le lac Titicaca et l'ancienne capitale Cuzco.

Les péruviens sont très accueillants particulièrement avec les français. Ils sont gais, ouverts, toujours en activité.

Leurs costumes très colorés et leur joie de vivre font souvent oublier la misère ou le dénuement dans lequel ils vivent.
Ils mènent une vie simple en accord avec la nature et dans un rythme naturel.

Pérou - Chivay
Tissage à Chivay, village à l'entrée du canon de la Colca

Leur authenticité et la pérennité des traditions vivantes encore aujourd'hui, sans pour autant faire l'impasse du monde moderne, permettent d'envisager d'autres modes de vie plus proches des rythmes de la terre et de nos rythmes biologiques.
Une population moins dense rend pour moi la vie plus agréable, à échelle “humaine” gérable.


Rien dans ce voyage n'est venu me choquer. Rien ne m'a déplu, même si la capitale Lima est très grise dans la saison sèche et que les bidonvilles aux abords de la grande cité montrent que tout ne va pas bien.

La confrontation à une vie souvent très rude, dans la poussière est déconcertante pour nous, occidentaux.
Le confort est plus que rudimentaire dans de nombreuses régions, mais les gens sont cohérents. Ils ont les enfants qu'ils peuvent nourrir, ils travaillent dur, tout en sachant profiter d'un moment au soleil avant la tombée de la nuit en discutant avec les voisins ou amis.

Malgré ce côté rudimentaire, c'est un pays où je m'installerai volontiers.
J'y ai trouvé un accord avec la terre qui me manque en France et en dans nos sociétés dites civilisées.

Au regard de nos sociétés de consommation, de confort et de progrès, il est certain que le système de santé au Pérou n'a rien à avoir avec ce que nous connaissons, il est très insuffisant quand il n'est pas inexistant selon les contrées.
La police est corrompue comme dans de nombreux pays d'Amérique latine, mais nettement moins qu'au Mexique !!!,
Dans les grandes villes les picpockets sont à l'œuvre, mais cela nous l'avons aussi chez nous.

Je ne nierai pas ces inconvénients.

Il y a aussi des risques importants de tremblements de terre.

Les sommets enneigés voient depuis 10 ans une diminution inquiétante des neiges éternelles. Il y a 10 ans elles descendaient à 4.500 m, maintenant on ne les trouve qu'à partir de 5.500 m. Cela pose beaucoup d'interrogations et d'inquiétude concernant les réserves d'eau et donc aussi l'avenir des cultures et de la vie tout simplement.

Le dernier point “délicat”, pour une française : la nourriture.
Il est inutile de parler “gastronomie”, ce secteur n'est pas transcendant, elle est peu variée. Du riz à tous les repas et ce riz n'est pas extra. Il ne vaut franchement pas les rizs asiatiques. Mais les “céviches” aux poissons et fruits de mer en marinade, les poissons grillés “a la plancha”, le long du pacifique, les avocats - qui sont de très loin - les meilleurs que je n'ai jamais mangés, et les plats à base de “quinoa” - une céréale qui pousse sur les hauts plateaux - feront bien l'affaire.
J'ai peu apprécié les viandes de cochons d'inde et d'alpagas ou de lamas.

Le pays lui-même offre une multitude de centres d'intérêts.
Je n'en ai visité qu'une petite part en trois semaines bien remplies.

Bien sûr il y a le passage obligé dans la région de l'URUBAMBA vallée sacrée des incas, avec le mystérieux Machu Pichu émergeant de la brume au petit matin, après le voyage en train depuis Cuzco, l'ancienne capitale de l'empire incas.

Pérou - Machu Pichu
Le Machu Pichu

Le Lac Titicaca avec ses iles d'Uros, Taquile, Amantani, où nous avons l'impression de vivre à une toute autre époque.

Aréquipa, une ville très animée, où la visite du couvent Santa Catalina mérite à lui seul une journée de visite. L'artisanat est très varié et dans cette ville il est à des prix très accessibles.

Pérou - Santa Catalina
La zone “rouge” du Couvent de Santa Catalina

La région centrale avec les mystérieuses pistes de Nazca, dont le sens n'a pas encore été élucidé à ce jour, malgré les décénies passées à les arpenter par Maria Reiche ; la mer d'oliviers surprenante à Ica ; la petite station balnéaire de Puerto Inca qui fait penser à la Bretagne ; les “Galapagos péruviennes” ou les Iles Ballestas qui permettent d'approcher une multitude d'espèces d'oiseaux et des otaries très joueuses ; la presqu'île de Paracas dont la cathédrale crayeuse évoque les falaises d'Étretat ; Lima capitale actuelle qui offre une architecture très variée, un patrimoine colonial important et bien entretenu ; la Cordillère Blanche, véritable paradis des montagnards au sommets enneigés majestueux, au lacs bleu turquoise à 4.500 m d'altitude ; Trujillio, très colorée proche de la célèbre cité de l'empire Chimu : Chan Chan ; Cajamarca, la ville où c'est cellé la chute de l'empire Incas ; le grandiose Canyon de la Colca entre Chivay et Cabanaconde..

Pérou - Canon Colca
Canyon de la Colca

Un pays riche en contrastes, haut en couleurs, et d'une beauté qui souvent coupe le souffle.
Tout y est grand,vaste, surprenant.

Un pays qu'on a jamais fini de découvrir.
En tout cas c'est ce que je ressents.

Il n'est pas envahit par les touristes sauf la région du Machu Pichu.
Cela est en partie dû au fait que la vie est concentrée sur les hauts plateaux à partir de 2.000 m jusqu'à des 4.500 m, beaucoup de personnes ont du mal à supporter ces altitudes, cequi limite naturellement le tourisme de masse.
Chaque région a conservé son identité. Cela est visible dans les rues et sur les chemins.
Hommes et femmes portent aujourd'hui encore leurs costumes traditionnels, très colorés, décorés de broderies. Il n'y a que dans les grandes villes comme à Lima, où cela est voie de disparition.

Une grande partie de l'artisanat qui vous est proposé à travers le pays est le fruit de techniques ancestrales sortant des mains des femmes ou des hommes qui tissent, tricotent une partie de leur temps de libre.

De nombreuses fêtes traditionnelles, en parallèle avec les fêtes religieuses, sont aujourd'hui encore célébrées.
L'Inti Raymi était la grande fête du Soleil de l'empire Incas, le 24 juin - pour le solstice d'hiver (nous sommes dans l'hémisphère sud et les saisons sont inversées). Pendant toute la période de colonisation elle a été interdite. Elle a été réintroduite en 1944, tout comme la fête de l'“Ajha Raymi”, fête de la chicha.
L'Inti Raymi ne rime pas à grand chose, les péruviens en profitent pour se rassembler en famille sur l'immense site qui surplombe Cuzco : “Saqsaywaman”. Sur l'esplanade de Chuikipampa où vont se dérouler une succession de danses et de chants.

Cette période du solstice est très importante pour eux et donne lieu à de nombreuses célébrations à travers le pays dans les jours qui entourent cette date.

Les Péruviens ont gardé un attachement profond et sincère à la Terre Mère Patcha Mama - qui vient du fond des âges et rejoint celui des amérindiens d'Amérique du nord. Il rendent hommage à cette terre qui les nourrit et qui leur est confiée. Ils ont conscience d'en être les gardiens, les dépositaires d'un bien inestimable qu'ils ont la responsabilité de transmettre en bon état à leurs enfants.

Voilà tout ce qui fait mon attirance pour ce pays.

Au fil des semaines je vous proposerai des visites plus détaillées des villes ou sites qui m'ont marquée avec bien sûr des photos.