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Séismes au Pérou

Publié le jeudi 23 août 2007 (par Dominique)

Après avoir fait la une pour le séisme le plus spectaculaire qui a eu lieu au large de la côte pacifique près de Pisco, le 15 août 2007 à 23:40 de Magnitude 8 sur l'échelle de Richter, avec une réplique à 7,5 à 23:41 heure locale, le Pérou est tombé dans l'oubli.

Pourtant il y avait une activité sismique importante depuis plusieurs jours avant le 15 août, comme vous pourrez le relever sur le site http://www.iris.edu/seismon/ qui donne les relevés très précis au fur et à mesure des évènements. Mais les journaux télévisés ne relatent plus rien !!

Vous constaterez aussi que l'activité sismique si elle se calme progressivement elle s'est poursuivie jusqu'à aujourd'hui. ce qui est loin de faciliter les secours et les aides humanitaires.

D'autres répliques le 16 août à 05:16:58 de magnitude 6.3, suivies le même jour à 11:35:30 d'une autre de magnitude 6.0, le 18 à 02:52:36 de 6.2 et ce pour les plus fortes car depuis les deux les plus fortes on en compte plus de 40 à ce jour.

Curieusement les medias se taisent, c'est vrai que le gommage des poignées d'amour de notre frétillant président sur une photo de ses vacances étasuniennes, publiée dans le magasine “Paris Match” est un évènement beaucoup plus important que les populations qui depuis 10 jours vivent dans la précarité, le manque d'eau et de vivre, la peur et sans abris en plein hiver !!

C'est là que j'ai honte d'être française, et de faire partie d'une société aussi stupide, imbue d'elle même et si peu respectueuse de l'autre, de la vie.

Les destructions sont les plus importantes se sont produites dans le désert du sud du Pérou, dans l'oasis d'Ica et près du port de Pisco et la ville de Chinha, à environ 200 kilomètres au sud-est de la capitale Lima.
Un journaliste de l'AFP a affirmé que la terre avait tremblé pendant plus d'une minute à Lima.
Des pompiers qui intervenaient à Lima ont déclaré que des lampadaires publics étaient tombés et que des fenêtres s'étaient brisées dans la capitale, sans évoquer d'éventuels blessés.

Mais dans le port de Callao est gravement endommagé et les habitants dont les maisons ont été détruites dorment dehors, alors que c'est l'hiver en ce moment dans cette zone de la terre.(Reuters)

Callao
Le port de Callao (Reuters)


De nombreuses victimes ont été découvertes sous les décombres de maisons effondrées dans les villes d'Ica et Pisco à 300 km au sud de Lima, zone la plus touchée. Des dizaines de sinistrés en colère ont arrêté et pillé par désespoir, vendredi deux camions chargés de vivres et d'eau. La scène s'est déroulée à proximité de policiers qui n'ont pas réagi.

Ces habitants, souvent les plus pauvres, ont tout perdu.
Leurs maisons construites en adobe (brique crue d'argile cuite au soleil) n'ont pas résisté.
Ils campent au milieu des décombres et des cadavres et n'ont pas pu être évacués faute de transports.

Callao- la nuit
Des Péruviens s'apprêtant à passer la nuit à la belle étoile dans le port de Callao, à Lima, après le puissant séisme (Reuters)


Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, se déclare “profondément attristé” d'apprendre la nouvelle tragique des destructions et des morts causés par un fort séisme au sud de Lima, capitale du Pérou. Il présente ses “sincères condoléances” aux familles et amis des victimes. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) débloqueraient une aide de 200.000 dollars pour les secours d'urgence immédiats en accord avec le gouvernement péruvien. Espérons le…

Pisco - Pérou
Alberto Orbegoso-Andina AFP | Un homme au téléphone devant sa maison détruite à Pisco, le 22 août 2007


On peut lire dans 20Minutes.fr avec AFP, éditions du 22/08/2007 - 19h33 que :
Des bulldozers ont commencé à déblayer sans précaution spéciale les carcasses d'hôtels ou d'immeubles de la ville touristique de Pisco de 130.000 habitants, détruite à 70% par le tremblement de terre du 15 août. Elle n'est plus qu'un gigantesque chantier. Selon les autorités, trois quarts de la ville ont été ravagés par le tremblement de terre.

Pour une information plus complète je vous invite à lire l'article du monde :
http://www.lemonde.fr/article/0,1-0@2-3222,36-945732@51-944830,0.html

Embauchés par le gouvernement pour participer au nettoyage de la ville, des millier d'habitants coiffés de casques et armés de balais se sont mis à évacuer les décombres et les tas d'ordures qui jonchaient les rues.
De passage à Mendoza, en Argentine, des secouristes de l'ONG espagnole K-9 de Creixell sur le chemin du retour ont critiqué les autorités péruviennes pour le manque d'organisation des secours et les retards dans la distribution de l'aide internationale.
“Beaucoup d'aides du Japon, des pays européens et latino-américains sont parvenus au Pérou, mais les autorités ne les distribuent pas aux sinistrés, seulement dans le centre de Pisco, et les empilent dans les aéroports militaires”, a déclaré l'un d'eux, Pedro Frutos, à la presse à Mendoza.
“La quantité d'aide que nous avons contribué à décharger des avions, nous ne l'avons pas vue répartie dans la population. Nous voulons savoir où vont ces vivres et qui les distribue ?”, a-t-il ajouté.
Des pompiers espagnols ont quitté Pisco pour des raisons de sécurité après des tirs non identifiés à proximité d'une église où ils étaient à la recherche avec leurs chiens d'éventuels survivants. Ce sont les sinistrés eux-mêmes qui déblayent les décombres de leur ville ajoutant leur nombre aux aides arrivées en renfort.

Ces pompiers ont affirmé qu'à leur demande de meilleures conditions de sécurité pour leur travail, le président péruvien Alan Garcia avait répondu : “ceux qui ont peur n'ont qu'à quitter le Pérou”.
Depuis plusieurs jours Alan Garcia, avec sa ministre du Travail, Susana Pinilla, a enrôlé 8.000 sinistrés parmi les plus démunis dans le programme “Construyendo Perú” (“En construisant le Pérou”) pour déblayer et nettoyer Pisco, Ica et Chincha.

Vêtus de rouge et casqués de blanc, maniant un matériel flambant neuf fait de brouettes, pelles et balais, ces brigadiers qui ont tout perdu recevront 98 sols (32 dollars) par semaine de travail. “Nous construirons une ville plus grande et plus prospère” leur promettait mercredi Alan Garcia sur la Plaza de Armas de Pisco où l'on hissait le drapeau national pour honorer les morts.

El Commercio
Journal péruvien El Comercio : “Une armée de sinistrés nettoie depuis aujourd'hui Pisco”.


La Bolivie, pays voisin du Pérou, a été le premier à se mobiliser et à envoyer un avion à Pisco, contenant 12 tonnes de vivres et de médicaments pour venir immédiatement en aide aux 170.000 sinistrés du violent séisme du 15 juillet.
Le président bolivien Evo Morales et son vice-président Alvaro Garcia ont annoncé lundi qu'ils donneraient la moitié de leurs salaires mensuels pour les victimes du Pérou, soit 951 dollars pour le premier et 925 dollars pour son vice-président.(20Minutes.fr, éditions du 21/08/2007 - 08h41)

Que penser du président du Vénézuéla, par qui le drame est politisé avec l'apparition, dans la distribution d'aide humanitaire, de boîtes de thon portant les photos du président vénézuélien Hugo Chavez et de son protégé local Ollanta Humala, candidat l'an dernier à la présidence du Pérou ? Manque de tact, calcul ou bêtise ? Le président péruvien Alan Garcia, l'aurait plutôt mal pris : “Ce n'est pas le moment de profiter des circonstances et de faire de la propagande électorale”.

Humala Chavez
Mystérieuse “aide alimentaire” avec photos d'Hugo Chavez et d'Ollanta Humala - Photo Expresso

Cette photo et un long article explicatif sur le site de latinreporters.com

Ce site est très complet sur les évènements en Amérique latine.

Voici les principaux engagements d'aide internationale envers le Pérou après le séisme de mercredi soir 15 août :
  • La Croix-Rouge internationale va envoyer deux avions chargés d'abris, d'eau potable et autres vivres, et a débloqué 205.000 dollars (153.000 euros) de son fonds d'urgence pour les victimes
  • Les Nations unies ont réuni près d'un million de dollars (750.000 euros) d'aide provenant des budgets de plusieurs de ses agences
  • L'Union européenne a annoncé une contribution d'au moins un million d'euros (1,34 millions de dollars) aux agences humanitaires internationales présentes au Pérou
  • La Colombie va envoyer par avion 20 tonnes d'eau potable, de médicaments, de couvertures et autres vivres, ainsi qu'une équipe de 20 secouristes
  • Le Brésil va envoyer des médicaments, de la nourriture et des abris “le plus vite possible”
  • Les Etats-Unis, le Mexique, l'Espagne, le Chili et bien d'autres pays et organisations se sont dits prêts à apporter leur aide en fonction des besoins
  • L'Italie va donner 200.000 euros à la Croix Rouge pour aider à la distribution de matériel médical d'urgence, de tentes et d'autres équipements pour les victimes du séisme.
  • Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU va envoyer pour 500.000 dollars (372.588 euros) de vivres aux victimes du séisme et prépare d'autres livraisons.
  • Le Mexique, l'Espagne, le Chili et beaucoup d'autres pays et organisations se sont déclarés prêts à aider et sont en train d'évaluer les besoins. (AP)


Comme toujours, dans ces circonstances, ont peut se demander ce qui arrivera VRAIMENT aux victimes de ces engagements pris dans l'élan du moment. C'est ce que signale le site www.oxfamsol.be :

Les zones rurales sont comme toujours oubliées
Si l'aide commence enfin à atteindre le centre de Pisco, la vaste population vivant à l'écart reste quasiment coupée du monde extérieur. Or, les zones situées en dehors de Pisco ont elles aussi été ravagées, rapporte Sergio Alvarez, responsable humanitaire d'Oxfam au Pérou. Les zones urbaines commencent à bénéficier de davantage d'aide, mais les zones rurales et les faubourgs des villes ne reçoivent malheureusement que peu d'attention jusqu'à présent.

Dans deux villages, Humay et Montesierpe, toutes les habitations ont été détruites. “Seules quelques rares communautés possédaient des puits d'eau. Mais à cause des dégâts, elles n'ont plus accès à cette eau. De plus, ces villages commencent à manquer de nourriture. Jusqu'à présent, elles n'ont reçu que très peu d'aide, voire pas du tout…

L'équipe d'évaluation d'Oxfam a découvert que si certaines communautés parviennent à accéder à de l'eau en allant à la rivière, cette eau n'est pas propre et n'est pas potable. La boire peut donc entraîner l'apparition de maladies”.

À compléter avec la vidéo visible à cette adresse : www.youtube.com

Aujourd'hui il n'y a plus que de rares entrefilets dans notre presse quotidienne, alors que tout reste à faire et que des milliers de gens sont dans le plus grand dénuement.

Pensée du jour

Publié le mercredi 1 août 2007 (par Dominique)

“L'homme a perdu la capacité de prévoir et d'anticiper.
Il finira par détruire la terre.”


Albert Schweitzer

Feuille de Zabeille

Comme cette belle feuille photographiée par Zabeille.

Un jour prochain…
notre terre arrivera au bout d'une maturation,
avant d'entreprendre un nouveau cycle…
Comme elle l'a déjà certainement fait des milliers d'autres fois…

Mais, cette fois l'homme s'en mêle…


Cette phrase du médecin de la brousse me trotte dans la tête depuis quelques jours…
Elle résonne tellement malheureusement vrai.

Rencontres

Publié le mercredi 1 août 2007 (par Dominique)

Si dans un précédant billet je relatais les aspects très désagréables du Festival en Avignon, pour être tout à fait juste, il est important de parler de l'autre versant du Festival : les rencontres qu'il favorise.

Les rencontres peuvent se faire dans les files d'attente des spectacles, sur les bacs des spectacles… si on y va…

Elles se font aussi dans la rue, chez les commerçants, devant un étal de bouquiniste.

Mais l'endroit privilégié pour moi, depuis qu'il existe, est le marché du festival.

Je déplore qu'il accueille plus de “vendeurs” que d'“artisans”, ce qui n'était pas le cas les premières années en 1993.
À cette époque il y avait un équilibre entre les deux.
L'artisanat était beaucoup plus représenté et plus diversifié.
Les artisans qui continuaient de produire pendant les 3 semaines du festival, répondant à des commandes passées sur les stands.

Il y avait des potiers, des peintres, des fabriquants de bijoux fantaisie (plus que des bijoutiers, car ils faisaient des bijoux avec toutes sortes de matériaux), certains travaillaient les pierres, d'autres le cuir soit pour des chaussures, sandales ou sacs et ceintures…
Il y avait une grande activité à l'ombre des platanes sur les allées de l'Oule, près du Rhône.

D'autres apportaient leur production de l'année : vêtements originaux, kimonos, sculptures sur bois, travaux de décorations en résine, sirops artisanaux à base de plantes comme le thym, la lavande, la menthe poivrée…

Au fil des années, les prix des emplacements étant de plus en plus élevés, ils ont laissé la place à des vendeurs.

Certains d'entre eux offrent de véritables productions artisanales d'autres pays, comme Hui Fen Rey, originaire de Taïwan, avec des produits de chine de grande qualité.
Installée en France à Dijon, vous trouverez dans son échoppe, “Horizons d'Asie”, des étoffes, des coussins de ce bleu profond inimitable, des lanternes, des sacs en très beau velours rehaussé de médaillons en porcelaine qui en font des objets précieux.
Si ces produits vous intéressent vous pouvez la contacter à cette adresse : huifenrey@gmail.com

Hui Fen
Hui Fen devant un très beau panneau imprimé selon une technique artisanale ancestrale, portant un des fameux petits sacs…


À l'autre bout de l'allée, une autre belle rencontre avec deux fées de “Papibellule”.
Elles donnent libre cours à leur inspiration en déclinant des fées et des elfes pleines d'humour et de fantaisie.
Pour ceux qui malheureusement font mourir toutes leurs belles plantes, elles ont fabriqué des plantes… en tissus et fils d'aluminium colorés, qui ne fanent jamais !!!
Un miracle !

Papibellule
Une des fées cachée derrière ses créations.


Vous les retrouverez sur leur site internet : www.decobb.com
Vous pouvez les contactez… au cas ou vous auriez un besoin urgentissime de fée, papibellule@wanadoo.fr

Entre les deux, un atelier… de sable qui a tenu bon malgré les fortes rafales de mistral de certains jours.

Valérie, le joyeux “Grain de sable” propose des créations aux couleurs des sables du monde.
Pendentifs, boucles d'oreilles, miroirs apportant, outre l'originalité de la création, l'énergie de leurs lieux de provenance très variés, comme la Réunion, Mayotte, la Caledonie, le Maroc, le Sénégal, la Mauritanie, la Guyane, la Guadeloupe, la Martinique… qui ont en commun le sable.
Vous pouvez contacter l'artiste depuis sa page internet : grain.desable

Grain de Sable
Les grains de sable n'engendrent jamais la morosité !


Si comme moi vous ramassez des sables lors de vos voyages, parce qu'ils sont beaux, d'une couleur particulière, prenez-en une petite dose supplémentaire pour l'artiste. Valérie sera ravie, d'ajouter des couleurs à sa palette.

Dans l'autre allée, juste derrière les grains de sable…

Un peintre et calligraphe d'une créativité étonnante : Mohammed Atif.
Originaire du Maroc, il habite Montpellier et participe à de nombreuses manifestations artisanales ou artistiques.
Dans le temps du marché, il calligraphiait les prénoms, à la demande des estivants.

Il répondait aussi à des demandes de créations plus importantes ou plus complexes sur des textes poétiques français, qu'il traduisait en arabe, ou des textes soufis dont il donnait la traduction en français.

Mohammed Atif
Mohammed en pleine calligraphie.

Mohammed devant ses créations
Mohammed devant ses créations.


Lui non plus n'engendrait pas la mélancolie. Les discussions étaient parfois profondes et graves, mais tout finissait dans le rire et la bonne humeur, même entre les amateurs qui voyaient l'objet de leur convoitise (une calligraphie de Mohammed) s'envoler le temps de réfléchir…, un amateur plus rapide, était parti avec.
Si ses créations vous plaisent vous pouvez le joindre par son adresse email : hamadiatif@hotmail.com

Ce marché, une fois de plus, a été l'occasion de partages, d'échanges, de rencontres amicales qui sont autant de richesses nouvelles et d'ouvertures que nous nous offrons les uns aux autres.

Dimanche soir les adieux étaient à la fois joyeux des rencontres et des partages, et un peu tristes qu'ils s'arrêtent… quelques mois, le temps d'un autre festival, d'une autre manifestation.
C'est la vie, elle bouge, elle avance, elle change à chaque instant, mais il reste en nous, tous ces grains de bonheur glanés au fil des jours qui viennent nourrir notre coffre aux trésors des souvenirs.
Il est très précieux, car c'est avec lui, que nous quitterons un jour cette terre, avec de la joie plein les yeux et le cœur.

J'étends le partage au delà de l'instant dans ce billet.